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Nous avons l’honneur aujourd’hui d’accueillir Élise, créatrice de la marque Sosia. Suite au podcast, allez faire un tour sur son site ou compte Instagram. Nous vous avons mis les liens dans les notes.
Voici une présentation rapide de Sosia. Une jolie box contenant des bijoux de création Sosia, fait main à Nice, assortis maman-enfant pour partager un moment tendre et complice ensemble.
Nous vous invitons à écouter ce podcast jusqu’au bout car vous retrouverez de nombreuses astuces pour tous les entrepreneurs. Pour nous contacter rendez-vous sur le site d’Implante ta marque ou sur les réseaux sociaux.
Adeline et Chloé : Bonjour !
Élise : Bonjour !
Chloé : Alors aujourd’hui on reçoit Élise. Parlez-nous un peu de vous, de votre histoire et de votre parcours.
Élise : Alors je suis Élise, maman de deux enfants : Jeanne et Léon qui ont 5 et 3 ans. Je suis entrepreneur depuis plus de 6 ans maintenant et du coup l’interview sera centrée sur Sosia et Sosia c’est ma deuxième Start-up. En fait, j’ai créé une première micro-entreprise, Mademoiselle culottée, il y a 6 ans. Je l’ai fait grandir pendant 4 ans et je l’ai cédée en 2020 au moment où j’ai créé Sosia.
Adeline : D’accord. Quelles sont les valeurs du coup de Sosia ?
Élise : Avant tout, avec Sosia je souhaitais renforcer ce lien maman-enfant. Ça faisait écho à mon histoire personnelle en fait. Quand j’ai créé Sosia, ma fille avait 3 ans et elle venait d’être grande sœur. Donc c’était un grand chamboulement dans sa vie. Je passais un maximum de temps avec elle pour la rassurer et ne pas perdre notre complicité. Bon ça c’était des croyances de jeune maman car j’avais un peu peur de perdre ce lien avec elle. Et quelques mois après la naissance de son frère, il y a eu le confinement. Pendant le confinement je la voyais énormément jouer avec mes accessoires, mes bijoux. J’ai donc eu cette idée de créer des bijoux qui soient pour la maman et pour la petite fille, pour créer vraiment ce lien unique. Ce serait la surprise tous les mois. Créer quelque chose autour du bijoux commun. Ce serait le petit rendez-vous mensuel juste à toutes les deux.
Ensuite au niveau des valeurs, je suis débutante dans l’univers du bijoux, avant j’étais dans l’univers de la lingerie. Mais je me suis entourée de créatrices et avec le temps j’ai décidé d’opter pour des bijoux qui sont en acier inoxydable pour que ça tienne dans le temps et que ça respecte au maximum la peau. Et je dirais que le troisième élément aussi, les valeurs qui me tiennent vraiment à cœur ; j’emploie des personnes en situation de handicap pour ma logistique, donc je suis engagée auprès d’un ESAT. C’est un établissement d’aide au travail. J’ai une personne en situation de handicap dans ma famille donc ça me tenait à cœur d’inscrire ces valeurs humaines à ma marque.
Chloé : De belles valeurs du coup, c’est très bien ! Et vous arrivez à les développer au fur et à mesure ? À les approfondir au fur et à mesure des mois qui s’écoulent avec Sosia ?
Élise : Oui oui ! Alors déjà il y a énormément d’associations qui me parlent. J’aimerais soutenir énormément d’associations. Après, forcément je suis une petite start-up donc je fais avec mes moyens. Mais je fais beaucoup de dons. Par exemple, j’en parle pas forcément car ce sont des petites causes et j’ai pas forcément besoin d’en parler mais il existe beaucoup de tombola pour les personnes handicapées, pour les envoyer en vacances par exemple. Je participe toujours. Je donne des lots. J’ai aussi soutenu la recherche contre le cancer du sein. Ça c’est quelque chose qui peut devenir assez marketing parce qu’on parle toujours d’octobre rose. Mais malgré tout moi finalement ça me fait une croix dans l’agenda car je sais qu’à ce moment je ne raterais pas le coche et en général je reverse une partie de mon chiffre d’affaires. Donc ça c’est une fois par an mais sur le long terme en tout cas je suis plutôt impliquée dans le handicap
Chloé : C’est génial ! Pouvez-vous nous raconter l’histoire du choix du nom de Sosia, votre logo, votre identité et tout ce qui gravite autour ?
Élise : Tout simplement, Sosia ça vient du latin et ça signifie sosie. Donc on en vient au même bijoux, au même accessoire. En fait, c’est mon mari qui a trouvé l’idée. Je travaille seule et à la maison ça brainstorme un peu. Moi j’avais gribouillé des inspirations, des moodboard etc et d’un seul coup il m’a sorti ce mot. J’ai dis “mais génial, j’adore !” Et pour l’identité visuelle, je voulais des couleurs qui soient assez douces, que j’aime et qui me ressemble. J’ai envie de véhiculer aussi, je ne sais pas si j’y arrive bien mais en tout cas je tend vers ça, une image qui soit un peu sexy mama entre guillemet. Je veux pas tomber dans le bijoux enfantin mais il faut aussi que ce soit portable par les enfants. En tout cas moi mon but c’est de plaire aux mamans en priorité dans mon image et dans mon style de bijoux avant de plaire à l’enfant.
Chloé : D’accord donc si la cible première c’est la maman, ça compte énormément dans vos choix graphiques, forcément.
Élise : Exactement. Dans les images, dans la façon de prendre les photos, de communiquer. J’ai pas envie de tomber dans un univers qui serait trop connoté maternité, poudré. J’ai envie que la maman, quand elle porte les bijoux, quand elle ouvre sa box, qu’elle se trouve tendance, qu’elle puisse le porter pas seulement quand elle est avec son enfant en fait. Que ce soit aussi des bijoux à porter au quotidien.
Chloé : Oui voilà, que ce soit la petite fille qui veuille les bijoux de maman et pas maman qui fait plaisir à sa fille à porter les mêmes bijoux.
Élise : Oui c’est ça, exactement !
Chloé : Je crois que ça marche assez bien en tout cas ! C’est ce qu’on ressent. Il n’y a pas le côté ultra enfantin.
Adeline : Et les petites filles elles veulent faire comme maman donc…
Élise : En fait, encore une fois ça fait écho à mon histoire mais c’est vraie que Jeanne, ma fille, elle est toujours dans mes bijoux. Elle a une multitude de bijoux fantaisie qu’on peut trouver dans les magasins d’enfant mais c’est toujours les bijoux de maman, les bagues à 2000€ que je peux pas forcément lui donner mais voilà c’est toujours mes bijoux mes bijoux mes bijoux parce que c’est ce que maman aime et elle veut faire pareil.
Chloé : Et très jeune ça les attirent, c’est incroyable !
Élise : Ah bah oui quand j’ai créé Sosia, Jeanne avait 3 ans donc oui c’est ça !
Adeline : Comme ça au lieu d’aller fouiller dans la boîte à bijoux de maman, elle a aussi sa propre boîte à bijoux avec les mêmes bijoux que maman !
Élise : C’est ça ! Et puis quand elle est pas là et bien c’est moi qui lui pique parce que parfois je créé des colliers qu’on peut porter en accumulation
Adeline : Ah chouette !!!
Élise : le plus court pour la petite fille, le plus long pour la maman. On inverse un peu les rôles.
Adeline : Et du coup, quelles sont les actions de communication que vous faites et comment vous vous organisez ?
Élise : J’ai une vie qui est très remplie vu que je suis jeune maman, que je gère Sosia seule sauf pour la logistique qui est gérée par ESAT. Alors j’ai pas vraiment d’organisation stricte, je fais souvent comme je peux. Bon, après je suis une grande passionnée de communication, des réseaux sociaux donc ça m’aide un peu. J’utilise des outils qui vont aider mon organisation comme feed preview pour Instagram. Ça permet de prévoir ses posts à l’avance. J’essaie de poster ou faire des story à peu près 4x par semaine pour essayer de rester visible car Instagram aime bien ça. Je crée aussi des publicités via Facebook ads mais c’est vrai que récemment, avec les dernières mises à jour IOS il y a un problème de contrat entre Facebook et IOS, de ce que j’ai compris. Et du coup j’ai beaucoup moins de visibilité. C’est hyper compliqué pour les petites entreprises. J’en parlais avec d’autres entrepreneurs. Pour avoir de la visibilité je suis en train de réfléchir à d’autres options. Il y a encore 1 an je faisais des publicités, ça marchait très bien et en reprenant les mêmes pubs, en rentrant dans les mêmes codes, ça ne marche plus donc ça c’est très compliqué pour moi. Ça me met des bâtons dans les roues, parce que forcément c’est un budget et normalement ce budget est vite rentabilisé et là c’est compliqué.
Chloé : Et ça change tellement tout le temps. Quand on arrive à comprendre ce qui pourrait marcher, et bien ça rechange. C’est contraignant…
Élise : Instagram à beaucoup de mise à jour, Facebook aussi, maintenant il y Apple qui s’y met et franchement on est combien dans la population à avoir Apple ? Donc, on est complètement dépendant d’eux et ça c’est un petit peu embêtant. J’ai aussi des ambassadrices. Les ambassadrices je les sélectionne surtout pour qu’elles me fassent du joli contenu et pas forcément pour qu’elles soient ma pancarte publicitaire. Parce que forcément comme je suis toute seule j’ai pas de photographe etc donc elles m’aident beaucoup. Même des petits comptes car elles font des supers photos. J’utilise donc aussi des photos de mes clientes, je les repartage. Pour l’instant c’est le mieux que je puisse faire.
Adeline : C’est vrai qu’il faut savoir rebondir parce que en ce moment, comme dit, l’algorithme change régulièrement donc on essaye toujours de rebondir, d’être au plus proche pour avoir la meilleure visibilité mais c’est pas toujours le cas. Et comme vous dites, moi en ce moment j’ai beaucoup plus de clients qui me dise “Sur Instagram mon nombre d’abonnés stagne, je comprends pas ça doit bloquer” mais en effet c’est parce qu’ils sont en train de mettre des nouvelles mises à jour et ça va redécoller mais il faut toujours s’adapter.
Élise : Quand je regarde mes statistiques, que ce soit sur mes réels ou sur mes publications, j’en ai de moins en moins. Et je me dis “ Dans deux mois je vais arriver à 10” C’est une catastrophe ! J’ai l’impression que mes abonnés sont toujours là en story mais les posts, les réels… il faut se battre.
Chloé : Mais après, ce qui est bien, c’est que vous avez créé vraiment une communauté en faisant participer des gens, en repartageant au maximum, etc. Donc la communauté est là. Après ce qui est hyper frustrant en plus c’est quand les gens vous disent “Mais j’ai pas vu passé le dernier post, j’ai pas vu ci, j’ai pas vu ça”. Et même si vous vous faites entouré avec des conseils, c’est tellement aléatoire. On a l’impression que des choses qui étaient efficaces il y a quelques semaines, ne le sont plus maintenant. Du coup c’est beaucoup beaucoup beaucoup de temps pour faire de la veille de choses qui fonctionnent.
Élise : Exactement ! La communication ça prend un temps fou parce qu’il n’y a pas que le moment où on va agir en fait. Tout ce qu’il faut imaginer, penser, la stratégie… Ça me prend un temps… C’est ce qui me prend le plus de temps aujourd’hui dans entrepreneuriat.
Adeline : Et ce qu’il faut savoir c’est que les publications, en terme de durée de vie sur Instagram, on est à quelques heures : 2 à 3 heures. Facebook un petit peu plus : 4 à 5h. Mais ce qui est bien c’est les réels qui sont maintenant mis dans le feed. Eux ont une durée de vie beaucoup plus longue car on est à quelques semaines ! Ça c’est intéressant car maintenant on a des formats qui ont une durée de vie un petit peu plus longue et qu’on arrivera à retrouver. On le voit, quand on poste un réel on a pas forcément beaucoup de vues tout de suite mais ça vient au fur et à mesure.
Élise : Ah je ne savais pas !
Chloé : Oui il faut s’accrocher. On accompagne nous des entrepreneurs qui au début faisaient ça et puis au bout d’un moment quand ils en ont eu marre de délaisser leur activité, leur passion, leur savoir-faire et maintenant ils sous-traitent cette partie là car comme vous dites, ça leur prend la plus grosse partie de votre temps actuellement. Donc, suivant ce qu’on fait comme activité, comme entreprise etc, malheureusement ce temps on ne l’a plus ou si on l’a c’est au détriment de ses propres clients. Donc trouver la balance là dessus c’est compliqué mais de nos jours, sans communication, sans réseaux sociaux, notre entreprise ne vit pas.
Élise : Surtout quand on est dans le web, c’est impossible.
Chloé : Je ne sais pas si ça peut réconforter, on est tous dans le même cas !
Chloé : Je ne sais pas si ça peut réconforter, on est tous dans le même cas ! Et pourquoi du coup avoir fait le choix d’une box ? Et qui dit box, dit travail sur le packaging. Donc justement, comment vous avez élaboré tout ça ? Comment vous avez trouvé ce qui pouvait convenir à votre style, à vos valeurs. Quel travail ça à engendré ?
Élise : Alors j’ai choisi l’option de la box quand je me suis lancée il y a 6 ans. C’était un marché qui commençait à exploser en France. Moi mon rêve c’était d’avoir une boutique mais en fait je devais être flexible géographiquement parce que mon mari est susceptible de bouger régulièrement de région. Donc voilà, il me fallait une idée dans le web. J’étais en plus moi-même abonnée à des box, Gambette box par exemple que j’adore. Recevoir ma petite surprise tous les mois c’était vraiment quelque chose que j’ai adoré donc je me suis lancée là dedans. Pour le packaging, la question s’est posée et je vous l’avoue, se pose encore. Ça a beau faire plus de 6 ans que je suis dans les box, je suis toujours sans cesse en train de revoir mon packaging. Je l’ai fait d’ailleurs au mois de mars. Je dois toujours choisir entre la box design, photogénique, qu’on pourra collectionner chez soit ou la box en carton qui est plus écologique et qui ferait en même temps la boîte d’expédition. Finalement, je me suis dis, l’idée d’accumulation, même si serait une jolie boîte avec de beaux dessins, bien épaisse qu’on garde, ça peut être une idée car c’est assez photogénique mais cette idée d’accumulation, ça ne me plaisait pas trop. Et en plus les frais de port ne sont pas les mêmes non plus. Ça me tenait à cœur d’avoir une box qui soit assez fine, qui puisse rentrer dans la boîte aux lettres pour que les clients n’aient pas besoin d’aller à la poste. Donc il fallait que je reste en format lettre suivie. Sinon après on passe un cap, on arrive au format colissimo, c’est cher et ça passe pas toujours en boîte aux lettre et quelques fois il faut être là quand le facteur passe. Bref c’était des contraintes pour la cliente qui étaient un peu compliquées donc je me suis dis que j’allais rester sur le carton comme ça on peut la recycler mais je vais essayer de faire quelque chose de jolie avec le logo, même à l’intérieur j’ai mis des inscriptions dessus. Et avec une enveloppe, et voilà ! Une enveloppe, une box !
Chloé : Mais c’est vrai que vous avez raison. La problématique de “faut que ça rentre dans la boîte aux lettres” car ça aurait dommage de faire quelque chose d’épais et se rajouter ces contraintes là alors que le produit en lui même n’oblige pas ce grand format.
Élise : C’est ça ! Quand je faisais de la lingerie, j’étais un peu plus conditionnée dans mes choix de fournisseurs et de produits. La poste m’avait répétée plusieurs fois “mais vous savez le colissimo sans signature il peut passer dans les boîtes aux lettres normalisées”. J’ai fait des expériences et le problème c’est qu’il y a au moins 40% de ma clientèle qui n’avait pas de boîte aux lettres normalisée. Il faut habiter dans les bâtiments standards et récents. Si vous habitez dans une maison transformée en coloc, si vous habitez dans une ancienne maison avec les petites boîtes aux lettres toutes mignonnes et bien ça ne passe pas. Donc je voulais vraiment quelque chose de fin.
Chloé : Donc l’expérience à fait que…
Élise : Exactement. J’ai essayé le colissimo, même pour des questions d’assurance car quand on passe en lettre suivie, forcément l’expédition est moins chère, l’avantage c’est qu’il y a toujours ce numéro de suivi pour savoir où est la box mais l’assurance est vraiment très faible. J’ai donc essayé le colissimo, mais ça m’apportait plus de problèmes. Donc je suis revenue à la lettre suivie.
Chloé : Oui puis après ça fait flamber les prix.
Élise : Tout à fait, ça aurait impacté le prix de la box, c’est un peu dommage. Autant profiter de cette solution.
Chloé : Donc, une vraie réflexion ce packaging !
Élise : Oui oui oui ! Et puis c’est vrai que je le travail beaucoup car vu que je suis sur une box, c’est mon produit. En fait il y a un mois où je vais me dire “Non mais ce qui compte c’est ce qu’il y a dedans, c’est le bijoux” et puis le mois d’après je vais me dire “Non mais quand même, l’expérience client, il faut quand même que la box elle en jette ». Je suis sans cesse en train de me remettre en question sur la box.
Chloé : Vous avez raison : l’expérience client ! On se différencie grâce à ça.
Élise : D’ailleurs j’hésite pas à demander l’avis. Je demande à mes clientes “Est ce que vous préférez une box jolie et un peu plus lourde avec un impact sur le prix ou une box axée sur des bijoux de qualité ?” Comme j’ai envie de garder le prix de l’abonnement fixe, je n’ai pas envie de le changer, du coup est ce que je joue sur ça, ou sur ça… J’ai essayé plusieurs types d’enveloppes aussi. Il y a eu les enveloppes toutes blanches basiques, j’ai essayé enveloppes matelassées roses ou violettes que les clientes ont adorées d’ailleurs. Donc voilà il ne faut pas hésiter à demander à sa communauté ce qu’elle préfère !
Adeline : Oui tout à fait. C’est vraiment la solution et c’est pour le client donc si c’est fait en partie par le client, c’est mieux ! Et vous avez pensé à tout ce qui est olfactif pour améliorer le packaging ? Parce que ça se fait de plus en plus maintenant, quand on ouvre, on a une bonne odeur qui arrive
Élise : Non j’avoue que je n’y ai pas pensé. Mais c’est vrai, notamment dans les e-shop, quand je commande il y a souvent des flyers qui vont sentir bon
Chloé : Oui c’est comme ça qu’on rajoute encore de l’expérience client. Comme quoi, les joies de l’entrepreneuriat, on se remet en question tout le temps, on essaye d’innover, de surprendre aussi pour pas que la clientèle se lasse
Élise : C’est ça, pour fidéliser il faut toujours se renouveler et écouter ses clients c’est vraiment primordial
Chloé : Exactement, vous avez tout dit !
Adeline : Et maintenant que vous avez donné votre astuce sur “il faut écouter le client”, est-ce que vous avez eu des moments difficiles dans votre vie d’entrepreneur lors de la création ou après dans les années qui ont suivies ?
Élise : Oui, au début. J’étais pas du tout dans les études du web ou du marketing. Je me suis vraiment lancée dedans sans filet. Donc au début pour la partie communication et site, j’ai voulu financer mon projet seule, sur mes économies car les banques, les prêts ça me faisais un peu peur mais les devis que je recevais des graphistes et des agences de communication ça rentrait pas forcément dans mes économies. Attention, je parle de ça d’il y a 6 ans. Aujourd’hui avec le recul, je préfère investir car ça fait un meilleur retour sur investissement. J’ai eu la chance que mon mari mette les mains dedans et il a capté comment on créé un site internet donc c’est lui qui me l’a créé. Il est pas du tout dans ce domaine, il est ingénieur dans l’aérospatial donc rien à voir mais en tout cas il est passionné par entrepreneuriat donc il m’a un peu aidée. Et ensuite j’ai eu des grosses difficultés au niveau administratif. Avant de créer mon entreprise, j’ai été 10 ans salariée et naïvement je pensais que j’allais pouvoir bénéficier d’aides sociales parce que je suis tombée enceinte quelques mois après avoir créé mon entreprise. Et là j’ai déchanté car j’ai vu que j’avais le droit pratiquement à rien du tout. Alors il me semble qu’aujourd’hui le RSI est revenu auprès de la CPAM mais avant c’était deux entités bien distinctes. Donc malgré le fait d’avoir cotisé 10 ans à la CPAM je n’avais plus rien car je les avaient quittés pour le RSI. Et pour le RSI je n’avais pas assez cotisé pour bénéficier d’aides sociales. Donc là ça a vraiment été un coup de massu parce que j’ai été malade au début de ma grossesse, j’ai eu trois mois compliqués avec nausées comme beaucoup de femmes. Je n’ai pas forcément pu travailler au début mais après tout s’est bien passé car j’étais en forme pour le reste de ma grossesse donc j’ai pu travailler jusqu’au bout. Mais quand ma fille est née, je ne me suis accordée qu’une semaine sans ouvrir mon ordinateur et mon téléphone. Ça a été très très dur, surtout qu’à l’époque je faisais ma logistique moi-même, je n’avais pas encore mon centre de logistique donc c’était difficile. Mais j’ai eu des bonnes surprises avec le temps qui passe et l’expérience. J’ai fais un prêt, ça m’a complètement libérée sur le côté organisation. Parce que vu que j’étais toujours sur mes économies je faisais box par box, mois par mois et j’ai voulu voir forcément plus loin donc j’ai fais un prêt, ça m’a débloquée une trésorerie, un fond de roulement, j’ai pu m’organiser donc ça c’était super. C’était la meilleure décision que j’ai prise pour mon entreprise. Ensuite, j’ai pu embaucher. J’ai pris des stagiaires, donc ça a pu me libérer du temps. Et la deuxième bonne nouvelle du côté administratif c’est que pour ma deuxième grossesse, j’avais cumulé assez auprès du RSI et j’ai pu avoir le maximum d’aides sociales. Donc il faut vraiment avoir en tête que quand on se lance dans l’entreprenariat, il faut choisir entre la création d’entreprise et la grossesse. Ou alors il faut vraiment ne pas avoir à compter sur les aides sociales. Deux ans après par contre je suis tombée enceinte de mon fils et là j’avais assez cumulé et j’ai eu beaucoup d’aides. En France on a quand même cette chance mais c’est des petites choses que j’aurais aimé savoir quand je me suis lancée car forcément comme j’avais la trentaine qui approchait j’avais vraiment ces deux envies là en parallèle : me lancer dans l’entreprenariat et me lancer en tant que maman. Peut-être que j’aurais un peu attendu pour un projet ou l’autre.
Chloé : C’est le cas de beaucoup de femmes entrepreneur, parce que tout se passe plus ou moins dans ces âges-là. Au-delà des aides, on est quand même moins soutenues qu’un salarié.
Élise : Oui là je parle qu’au niveau des aides financières parce que bien évidemment nous on a pas de chômage, on ne cotise pas aux mêmes choses, la sécurité sociale j’en parle même pas…
Chloé : Et puis même si on a des aides pendant le congé maternité, l’entreprise est toujours là et elle doit continuer de vivre. Le rôle d’un gérant ne peut pas être remplacé facilement. Donc même si nous avons une rentrée d’argent pendant un certain temps qui soulage mais ça ne fait pas tout. La vie d’un entrepreneur c’est à 100%, 7 jours sur 7 et 24h sur 24. Et on est pas assez préparés à ça je pense.
Élise : Oui c’est vrai car on souvent cette image de “ah mais toi t’es à la maison, tu profites de tes enfants, t’as la liberté de travailler comme tu veux…” On en parle de la dépression car je ne peux jamais être à 100% soit dans le travail soit dans la maternité ? Il faut toujours se couper en deux. Là c’est les vacances de Pâques, et j’ai décidé que tous les matins mes enfants seraient gardés et tous les après midis je suis avec eux. Avant je me disais que je pouvais gérer les deux, mais avec le recul je me suis rendue compte que j’étais jamais à 100% soit avec eux, soit avec mon entreprise. Donc maintenant je fais de vraies coupures enfants, ou des vraies coupures entreprise. Je disais que, pendant ma deuxième grossesse, c’était une vraie chance d’avoir eu ces aides parce que j’ai pu embaucher un stagiaire mais on est d’accord qu’il ne fait pas le boulot de la cheffe d’entreprise. Ça m’a permis de sortir la tête de l’eau pour les choses dans l’urgence : acheter ce qu’il faut pour mettre dans les box, répondre au SAV, gérer la communauté. Forcément la stratégie on l’a repousse au mois d’après.
Chloé : Comme vous dites, c’est avec l’expérience et le recul qu’on sait qu’il faut faire des coupures, qu’on ne doit pas forcer quand on est trop fatigué. Il faut savoir se reposer car sinon ce qu’on va faire ne sera pas forcément productif et c’est très dur à gérer. Même s’il y avait un manuel, honnêtement, tant qu’on ne le vit, on ne peut pas savoir.
Élise : Complètement ! Quand il existe des réseaux de femmes entrepreneurs c’est hyper important et quand il n’y a pas de langues de bois. Je fais partie de réseaux et je trouve qu’on ne va pas assez dans le fond des choses, on n’explique pas assez les détails. C’est un peu comme le réseau des mamans, quand on parle de la maternité, on parle toujours de ce qui marche, ce qui va bien mais on aime bien connaître les galères en avance, pouvoir se préparer. C’est pour ça que j’aime les réseaux de femmes entrepreneurs plutôt que mixtes car nous on rencontre des difficultés que les hommes ne vont pas forcément avoir, c’est important de pouvoir se soutenir, de coacher, etc.
Chloé :Clairement quand on est une femme on a des facilités sur certaines choses mais aussi des problématiques que les hommes ne soupçonnent pas.
Élise : Exactement, aller faire un prêt par exemple !
Chloé : Par exemple ! Essayer d’être prise au sérieux. Et non ce n’est pas juste une activité pendant que monsieur travaille !
Élise : Mais si vous saviez… Maintenant ça fait plus de 6 ans que je gagne ma vie grâce à ce que je fais, je suis un peu plus prise au sérieux mais le nombre de fois où on disait à mon mari “ah bah oui toi lundi tu bosses” durant des repas de famille, entre amis etc. Mais moi lundi je fais quoi en fait ? C’est pas du tout méchant de leur part mais c’est tellement de l’ignorance.
Chloé : Oui pour beaucoup de gens on a que des activités qui occupent.
Élise : Tout à fait. Des fois c’est vrai que c’est un peu dure, il faut vraiment s’accrocher et il faut avoir une confiance en soi pour être entrepreneur. Il faut être très confiante.
Adeline : C’est un peu les montagnes russes émotionnelles parce qu’il faut savoir s’accrocher malgré certaines réflexions qu’on peut avoir et d’un autre côté quand on voit nos clients contents ça nous rebooste. On est des entrepreneuses donc on a plein d’envies, de projets, et finalement ça fonctionne !
Élise : C’est ça ! C’est vraiment la passion qui nous anime parce que sinon on baisserait les bras…
Chloé : Et heureusement ! Et du coup dans 5 ans, vous vous voyez où ?
Élise : J’ai beaucoup réfléchi à cette question mais c’est vrai que j’ai un peu de mal à me projeter. Je ne sais pas vraiment comment je me vois en tant qu’auto-entrepreneur. Après il est possible que je sois sur d’autres sujets, je suis très créative et je grouille d’idées tout le temps. Mais j’ai pas forcément le temps et l’énergie de mettre tout ça en place parce que je suis une jeune maman et mes journées sont très courtes. Mais je me dis que quand mes enfants seront plus grands j’aurais peut-être plus de temps pour laisser s’exprimer ma créativité. En tout cas, mes objectifs à court terme, ce serait plutôt d’ouvrir une boutique sur mon site et en plus des box que je fais aujourd’hui, de faire des créations un peu plus mixtes pour parler aux garçons ou pour être moins dans le côté girly, pour être un peu plus inclusive. Mais ça c’est vraiment du court terme. Moi me projeter dans 5 ans sur ma vie perso je vais avoir pleins de réponses mais sur ma vie professionnelle, je me dis que 5 ans en arrière je n’aurais jamais imaginé ça donc c’est un peu difficile pour moi.
Chloé : Une troisième entreprise peut-être ?
Élise : Là déjà je suis en train de me lancer dans un podcast. Les idées sont là mais ça traîne car j’ai pas forcément le temps.
Adeline : Il y a un temps pour tout. Moi je suis aussi comme ça à avoir pleins d’idées à la minute et vouloir tout faire tout de suite mais finalement en tant que maman-entrepreneur il faut savoir être patiente parce que quand on veut développer un projet c’est là où l’enfant tombe malade et qu’il faut le garder à la maison. Il faut garder ses projets bien en tête, bien au chaud et les développer au fur et à mesure et apprendre à être patient. Même si on avance !
Adeline : Quels sont les conseils ou astuces que vous aimeriez donner à une entreprise qui se lance ou qui aimerait bien se développer ?
Élise : le meilleur conseil que j’ai reçu c’est : il faut déléguer. Moi je me répète toujours cette phrase au point qu’un jour je vais me la faire tatouer tellement qu’elle est ancrée dans mon cerveau : On ne peut pas être à la barre et à la rame de son entreprise. Quand on gère tout dans son entreprise on va gérer que les urgences, on a pas le recul nécessaire pour développer la stratégie. Je l’ai bien vu quand j’ai pu recruter ne serait-ce qu’un stagiaire, je me suis libérée des urgences. On pense souvent et à tort, qu’on a pas le budget mais l’investissement il sera forcément payant parce que c’est dans le but de se focaliser sur son entreprise et sa stratégie. Donc, pour moi il ne faut pas hésiter à déléguer une partie qu’on a soit du mal à faire car c’est pas notre domaine ou alors de recruter quelqu’un qui pourrait gérer les urgences. Prendre du recul et investir.
Chloé : Effectivement, c’est un des meilleurs conseils qu’on peut donner ! Faire appel à des sous traitant pour un site internet ou autre chose, ça c’est la première étape qu’on peut réussir à faire parce qu’on peut se dire qu’on a pas les compétences. Mais après, les premières embauches…confier quelques clients historiques, confier certaines missions, ça c’est un vrai chemin.
Élise : C’est vrai que le temps qu’on a la tête dans l’eau… On va parler concret, comment je me vois dans 5 ans. Mon rêve c’est que Sosia soit géré par quelqu’un d’autre parce que finalement dans la gestion… c’est super, j’ai lancé mon bébé, c’est moi qui ai créé, c’est moi qui gère tout, ça développe mon ego et ma confiance en moi pour mon entreprise. Parce que je me dis “j’y arrive, c’est moi qui ai fait ça, c’est moi qui arrive à la faire vivre toute seule, etc” mais il y a un moment où je me dis comment je vais faire pour arriver à un niveau comme My Little Box par exemple ? C’est pas possible car il faut forcément quelqu’un qui me décharge, qui m’enlève des choses du cerveau et des mains parce que temps qu’on est trop dedans on peut pas, c’est pas possible. Donc, c’est sûr qu’au début si ça nous satisfait de faire grandir soit-même sa société c’est ok avec ça mais si on a des envies de grandir il faut vraiment embaucher ou faire un prêt. Moi, le jour où j’ai fait mon prêt c’était la première étape. J’ai emprunté de l’argent pour pouvoir avoir de l’argent en avance et pouvoir m’organiser, faire mes achats en avance, améliorer mon packaging, etc.
Chloé : Oui, il n’y a pas de mystère. On n’arrive pas à développer une entreprise avec rien ou très peu sur le compte. Si l’argent ne vient pas de nous même parce que c’est la vie et c’est normal, effectivement on va toquer chez les banques, ou on trouve des investisseurs extérieurs.
Élise : Alors ça je ne m’y connais pas du tout car je n’ai pas fait appel à des investisseurs mais c’est vrai qu’il existe aussi d’autres solutions.
Chloé : C’est vrai qu’il n’y a pas de miracle.
Adeline : Et la tête dans le guidon, il n’y a pas le temps pour la stratégie et si on arrive pas à se poser pour la stratégie et bien finalement l’entreprise va être sur les flots mais sur les flots il y a des hauts, des bas, des tempêtes… Moi je le remarque, quand on arrive à prendre une heure pour aller se balader, aller marcher, bizarrement c’est là où on a pleins d’idées donc on rentre, on note et finalement on a des stratégies, des actions de communication, pleins de choses à faire alors que c’était une heure où on s’est dit qu’on allait faire autre chose mais au final c’était une heure très productive.
Chloé : Comme quoi on ne se repose jamais !
Élise : J’ai pas tous les jours, toutes les heures l’impression de travailler car c’est tellement une passion, c’est tellement moi que j’ai pas forcément l’impression de travailler tout le temps. Après je ne fais pas ce que j’aime forcément mais quand on est dans la stratégie c’est le bonheur car ça veut dire qu’on a sorti la tête de l’eau ! Quand on commence à pouvoir penser à l’avenir de son entreprise, c’est super ! Mais souvent ça va rester dans le cahier de notes et on a pas le temps, et 6 mois après : mince là j’ai une baisse d’activité car je n’ai pas mis ça en place… le quotidien !
Adeline : Et pourtant il faudrait tout prévoir, se prendre un moment. Nous c’est ce qu’on essaye de faire de plus en plus avec Chloé : se bloquer des plages horaires pour vraiment travailler la stratégie.
Chloé : Mais on a le même soucis que tout le monde. Le quotidien rattrape, les urgences aussi et on a pas encore assez de personnel pour déléguer et confier les missions que nous n’avons pas besoin nous de gérer personnellement. Mais effectivement c’est des objectifs qu’on peut avoir sur du moyen terme comme l’objectif de sortir la tête de l’eau !
Élise : C’est ça et c’est un très bon objectif déjà !
Chloé : Est ce que vous voulez rajouter quelque chose ?
Élise : La dernière chose que je rajouterais, d’autant plus quand on est une femme : croyez en vous et osez ! Entourez vous des bonnes personnes et n’écoutez pas celles qui pourraient vous décourager. Quand on croit vraiment en son concept, en son produit et en son projet, il faut y aller ! Moi j’en suis la preuve vivante car quand j’ai créé ma première start-up, mon entourage sans compter mon mari car ça a été le premier et un des seuls à me soutenir ! Mais sinon que ce soit mes copines proches, ma famille, etc il ne connaissent pas le monde de l’entreprenariat donc j’ai forcément eu des personnes qui m’ont déconseillée de me lancer car j’étais en CDI dans une entreprise que j’aimais. Forcément l’inconnu fait peur mais j’ai osé en étant entourée de quelques bonnes personnes et ça m’a propulsée. Donc vraiment, croyez en vous !
Chloé : Oui, c’est des belles paroles !
Adeline : Et moi j’ai un message à faire passer à tous les papas pour vous faire quand même un petit peu de pub. Bientôt c’est la fête des mères et Sosia box ce serait l’idéal ! C’est un petit cadeau qui arrive tous les mois pour l’enfant et pour la maman !
Élise : C’est vrai que la fête des mères c’est le noël de Sosia. C’est le moment de l’année où il y a le plus d’activité, forcément !
Chloé : En tout cas, merci Élise pour ce très bel échange.
Élise : Merci beaucoup de m’avoir invitée, c’était un plaisir !
Adeline : Pour nous aussi !
Chloé : Oui vraiment ! Et on a abordé des sujets encore un peu différents aujourd’hui et des objectifs encore un peu différents. J’espère que ça répondra en tout cas à beaucoup d’auditeurs et auditrices !
Merci de nous avoir écoutées jusqu’ici, nous espérons que cela vous a plu et nous vous donnons rendez vous très vite pour un prochain épisode !
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