Podcast épisode 2 :
Le petit illustré de l'intimité X Im'plante ta marque

Retranscription du podcast

L'histoire du petit illustré de l'intimité

Bonjour à tous ! Bienvenue dans notre nouveau podcast d’Im’plante ta marque ! Chaque mois, nous vous présenterons une marque inspirante qui nous partage son parcours et nous livrera ses astuces qui lui ont permis d’en arriver là. 

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Nous avons l’honneur aujourd’hui d’accueillir Mathilde, créatrice de deux marques : Le Petit Illustré de l’Intimité et l’Atelier de la Belle Étoile. Suite au podcast aller faire un tour sur son site ou compte Instagram, nous avons mis les liens dans les notes. 

Voici une présentation rapide de l’Atelier de la Belle Étoile et du Petit illustré de l’intimité. Situé au pied des montagnes de Savoie, L’atelier de la Belle Étoile fabrique des jouets en bois design de façon artisanale, et édite des livres engagés dont le Petit illustré de l’intimité. Les tomes un et deux sont déjà sortis et le tome trois est en cours. Le Petit illustré de l’intimité se veut le plus complet possible, engagé et inclusive pour les enfants. Ainsi outre l’anatomie et le fonctionnement pur, les livres abordent d’autres questionnement tel que le consentement, la conception… 

Nous vous invitons à écouter ce podcast jusqu’au bout car vous retrouverez de nombreuses astuces pour tous les entrepreneurs. Pour nous contacter, rendez-vous sur le site d’Im’plante ta marque ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux. 

  • Adeline et Chloé : Bonjour Mathilde ! 
  • Mathilde : Bonjour ! 
  • Adeline : Est-ce que vous pouvez un petit peu nous parler de vous, raconter votre histoire, votre parcours…
  • Mathilde : Oui avec plaisir ! Je m’appelle Mathilde Baudy, j’ai une formation dans le dessin animé, moi j’ai fait des études en arts appliqués. J’ai travaillé dans le dessin animé et dans le jeu vidéo pendant un certain temps et puis j’ai eu envie de d’enseigner. Donc j’ai repris mes études, j’ai passé le concours et je suis devenu professeur d’arts appliqués en Savoie. J’habitais dans le nord pendant longtemps et en arrivant en Savoie j’ai eu deux petites filles avec mon compagnon qui est lui aussi dessinateur donc aussi issu du dessin animé. Je suis la créatrice, avec mon compagnon, de l’Atelier de la Belle étoile, qui est une marque de jouets en bois et de livres engagés. 
  • Chloé : Comment vous est venue l’idée de créer l’Atelier de la Belle étoile et le projet du Petit Illustré de l’intimité tome 1 ?
  • Mathilde : Alors en fait c’est deux histoires qui sont parallèles. Il y a d’abord l’histoire des Petits illustrés et de l’Atelier de la Belle Étoile enfaite c’est vraiment parallèle. Donc pour l’Atelier de la Belle Étoile tout a commencé à la naissance de notre première fille. Mon compagnon avait envie de lui faire quelque chose rien que pour elle. Il est dessinateur de formation mais il avait pas envie de lui faire un dessin comme « tout le monde » autour de nous, des copains qui sont illustrateurs ou auteurs de bandes dessinés et qui font une BD ou un dessin pour leurs enfants. Lui il avait envie de faire quelque chose, qu’elle puisse toucher, quelque chose de tangible, et mon compagnon est très très fan de science-fiction et il lui a dessiné un petit robot qu’il a appelé Albert parce que on était en train de déménager pour aller habiter à Albertville. Donc un petit robot qu’il a fabriqué avec un petit morceau de chêne qu’il avait trouvé dans la maison de famille de ses parents et donc tout a commencé comme ça. Et puis, on a des amis qui ont des enfants, il leur a aussi fait des petits robots, tous différents à chaque fois parce que cela l’amusait beaucoup, et à chaque fois on avait des supers réactions de gens en disant que c’était magnifique, qu’on devrait en faire d’autres, qu’on devrait les vendre… Et puis bah en fait on avait tous les deux notre activité donc Romain est auteur de bandes dessinés et moi j’étais professeure à plein temps, et on disait « oui oui c’est sympa » mais bon sans en faire grand-chose et puis ça a continué comme ça pendant 6 ans, où on continuait de faire des petits robots de les offrir mais pas d’en faire vraiment quelque chose. L’idée d’en faire une marque elle germait tout doucement on avait des axes, on savait ce qu’on avait envie de faire parce que on avait déjà des convictions écologiques et politiques assez fortes, mais on n’était pas clair ce n’était pas prêt et ça nous faisait vachement peur en plus de créer notre entreprise et du coup voilà on ne s’est pas lancé pendant un certain temps. Parallèlement, mes filles ont grandi, elles ont eu des questions sur leur corps et j’ai cherché des informations, chercher un livre support, pour parler de son intimité à ma fille qui avait vraiment beaucoup de questions, j’étais enceinte de la deuxième, elle voulait savoir plein de choses, où était le bébé, comment il allait sortir et puis pourquoi quand elle touche là ça lui fait des chatouilles et puis c’est quoi ça elle avait plein plein de questions, et donc comme en général quand elle a une question et que je me sens pas hyper à l’aise pour lui répondre comme ça, je cherche des supports. Donc je suis allée à la bibliothèque, j’ai cherché sur Internet et je n’ai pas vraiment trouvé ce que cherchait. À ce moment-là y avait Michel Cymes qui sortait un bouquin qui s’appelait « Quand ça va, quand ça va pas », j’avais entendu la pub à la radio et je me suis dit bah voilà c’est exactement ce que je cherche. En gros il faisait la pub en disant qu’il prenait chaque partie du corps, chaque organe qu’il expliquait comment ça marchait, qu’est-ce qui se passait quand on était malade et pourquoi des fois ça foirait. Donc je l’ai commandé, sans l’avoir feuilleté, je l’ai reçu à la maison et en fait j’ai découvert que pour la partie sexuelle, il y avait un schéma qui montrait qu’il y avait un trou qui emmenait à la vessie et que s’il y avait un problème c’est qu’elle ne se lavait pas bien. Je me suis dit OK super bah pas du tout en fait donc je me suis interrompu dans ma lecture en disant à ma fille « nan nan mais c’est pas vrai y’a pas qu’un trou, il y en a d’autres, c’est plus compliqué que ça » et j’étais un peu énervé j’ai des convictions féministes et je me suis dit bah voilà si déjà à nos enfants on commence à leur dire qu’en fait elles ont qu’un trou pour fait pipi et que y’a rien d’autres autour, comment on veut qu’elles se construisent par rapport à ça ? Donc j’ai fait une story sur Instagram, et Tiphaine et moi on se suit parce que nos filles ont le même âge à peu près, puis elle a réagi, elle me dit mais ce n’est pas possible, il est nul ton bouquin attend je vais t’en trouver un autre. Et donc elle a cherché aussi elle a rien trouvé et donc c’était une longue conversation où elle me dit « mais c’est dingue, y’a rien, moi j’ai rien trouvé non plus j’ai cherché, j’ai cherché », elle est allé aussi à la bibliothèque de son quartier elle a rien vu et elle me dit mais c’est pas possible ce livre n’existe pas, le livre qu’on cherche toutes les deux, n’existe pas et là d’un coup elle me dit « mais attends tu sais que je suis sache femme » je dis « oui je sais », elle me dit « mais toi tu dessines », je dis oui, elle dit « bah à toutes les deux, si ce livre existe pas vient on le fait » mais un peu comme un défi. Je me dis oui d’accord, mais un peu comme on se met parfois des défis et puis qu’on ne le fait pas vraiment. Puis enfaite on l’a fait. On s’est appelé, parce qu’on ne s’était jamais appelé parce que les gens sur Instagram des fois on a des discussions profondes avec sans forcément passer le cap de s’appeler. Donc là on s’est appelé et puis c’était hyper fluide, c’était un ping pong on se renvoyait des idées et c’était super motivant. Puis, on a commencé à écrire le livre comme ça, on s’envoyait des idées moi je prenais des notes, je lui faisais des photos, des dessins, on est resté des heures et des heures au téléphone et donc on a commencé à écrire le livre sur plusieurs semaines de cette façon sans s’être jamais rencontré. 
  • Chloé : C’était à peu près à quelle époque ? 
  • Mathilde : Ça devait être l’été 2019. On s’est rencontré en octobre 2019 pour aller plus vite, pour finaliser… C’était une super rencontre, on a parlé comme jamais, on n’arrêtait pas de s’envoyer des trucs, c’était hyper stimulant c’était très très vivant, on a avancé super vite. On est retourné chez nous mais moi j’ai commencé à faire des dessins on a commencé à formaliser un petit peu ce qu’on voulait faire et puis on est arrivé à quelque chose de pas fini mais d’assez abouti, qu’on a envoyé à toutes les maisons d’éditions françaises ou presque donc on leur a envoyé notre dossier, avec les premières illustrations avec certaines pages plus ou moins finalisées. Et là c’était en fin février 2020 et puis ben l’histoire on l’a connaît un peu tous, on a tous été confiné, du coup on s’est dit bon on n’a pas de réponse tout de suite en même temps tout le monde est confiné à la maison, c’est compliqué, peut-être que ça va venir après. On a reçu deux réponses de deux maisons d’éditions auxquelles on avait envoyé mais on n’avait pas trop d’espoir parce que c’est vraiment des maisons d’éditions très classiques donc on s’est quand même dit que notre approche ne leur correspondait pas trop, mais nous dans le doute on a envoyé à tout le monde. Puis voilà on a attendu jusqu’en octobre 2020, toujours pas de réponses, c’était un peu au point mort. On a continué de travailler sur le livre. Parallèlement en octobre 2020, j’ai monté ma société avec mon compagnon, qui pour moi était complètement décorélée, c’était vraiment deux trucs complètement différents y avait ce projet de livre et il y avait mon entreprise avec mon compagnon. On a commencé à imaginer vraiment notre marque à la fin du confinement, on a un peu sur un coup de tête envoyer notre candidature à un salon parisien qui s’appelle la Kids et cetera qui est un salon de marque pour les enfants assez cool, en se disant on ne sait jamais. Et on a été accepté. Du coup ça a un peu précipité les choses. Il a fallu créer l’entreprise, il a fallu fabriquer des jouets en série, il a fallu créer toute l’identité visuelle, un petit peu tout en même temps. Donc ça c’était au courant de l’été 2020, et au moment de poser les statuts de l’entreprise on a marqué qu’on serait aussi maison d’éditions parce que donc Romain est auteur de bandes dessinées et il venait de récupérer les droits de sa première BD et comme il va en ressortir une là, ça serait bien de pouvoir la rééditer au moment où sort l’autre, comme ça on aurait les droits, on pourrait l’éditer comme on a envie. À aucun moment je me suis dit c’est pour éditer mes propres livres, c’était pour les siens. Donc on fait tous les papiers, on se lance en SARL, et puis quelque part j’oublie un peu presque le projet du Petit illustré, qui s’appelait au départ le Petit illustré du sexe féminin, parce que nous au départ on était vraiment en mode on va écrire un livre pour nos filles. Et puis au fur et à mesure on s’est rendu compte de la portée politique de notre projet et du fait qu’on avait envie qu’il soit plus inclusif et du fait que on avait envie de parler pas que de l’anatomie mais aussi des questionnements : qu’est-ce que c’est que le consentement, qu’est-ce que c’est que la puberté, qu’est-ce que c’est que les règles… Au fur et à mesure, les deux ont évolué. On ne se rend pas compte mais pour moi c’était vraiment deux choses complètement différentes, qui avançaient et qui reculaient, puis après on ne se parlait pas pendant plusieurs semaines et puis après on se disait « non mais on n’abandonne pas » et puis on reprenait le projet et puis c’est un peu pareil avec l’atelier et puis moi j’étais très frileuse à l’idée d’auto éditer le livre. J’avais vu avec Romain ce que c’était que l’édition. Moi je viens du jeu vidéo, je ne viens pas du Print, je viens pas de l’univers papier, voilà ça me semblait assez insurmontable tout ça et je pense que c’est l’insouciance de Tiphaine de dire «  Ah non mais on va pas abandonner, moi je pense qu’on peut le faire à toutes les deux, on peut y arriver » qui fait que j’ai dit « bon bah au pire on se plante c’est pas grave on verra » et puis c’est vrai que maintenant on a l’entreprise et puis on peut dans nos statuts auto éditer. Donc voilà on s’est lancé un peu comme ça en disant « Bon si déjà on arrive à faire en sorte qu’il existe qu’il y’a un papier vraiment dans l’optique que c’est pour nous pour nos propres enfants au moins on aura quelque chose, on aura ce support qu’on cherche, bah ce sera déjà bien ». Donc on a fait un peu des calculs d’apothicaire un peu pourri, en se disant bon alors si on veut imprimer les livres, il faut qu’on en imprime combien, ça coûte combien etc. Donc on a fait des devis un peu sur Internet et puis on a vu que voilà pour que notre entreprise soit viable il fallait qu’on vende 756 livres. En fait tout a été un peu un concours de circonstances. Au départ on était donc tout début janvier 2021, Tiphaine était de garde et donc moi pendant ce temps-là je me suis dit allez j’ai quelques illustrations je lance le compte Instagram comme ça on aura déjà quelque chose qu’on pourra un peu construire, un peu alimenter et puis après on lancera le crowdfunding. Et j’ai mis neuf illustrations, j’ai écrit le texte des trois premières illustrations et puis après j’ai marqué dans le texte « à toi de jouer Tiphaine ». J’avais envoyé les codes, elle va le voir et puis elle va écrire les textes à son tour comme on est décalé moi j’étais parti dormir. Et en fait elle n’a pas vu mon message jusqu’au bout, elle a dit « ah mais c’est génial » et elle a partagé à tout le monde en disant on va lancer le crowdfunding, c’est super et tout. Mais en fait il n’y avait rien qui était prêt, on n’avait jamais lancé de crowdfunding, on s’avait pas du tout comment ça marchait on avait neuf illustrations sur un compte Instagram avec des textes pour un tiers des illustrations. Mais voilà Tiphaine a lancé le truc et elle avait tellement d’entrain et tout que y’a plein de gens qui se sont, fin moi quand je me suis réveillée ben y avait déjà pas mal d’abonnés sur le compte, il y avait plein de gens qui disaient « mais c’est une superbe idée, il faut vous lancer, c’est génial où est-ce qu’on commande ». Et moi j’étais là oula, je ne sais pas, je sais même comment ça marche donc je suis allé sur Ulule et j’étais la wow mais ça a l’air compliqué je ne comprenais rien, bon j’ai essayé de faire un truc et puis sur Ulule il faut attendre d’être validé on est suivi par le projet, c’est un petit peu long et de l’autre côté ça s’emballait complètement sur Instagram, en disant « c’est génial, mais où est le lien où est-ce qu’on partage ». Ça partageait dans tous les sens il y a des gens qui voulait savoir comment se procurer le livre qui n’était pas fini, le Ulule n’était pas près. Donc là on a on a bossé comme des dingues, moi je vais bossais au lycée entre midi et deux, j’essayais de faire des illustrations sur mon téléphone pour essayer d’aller vite, c’était une petite semaine de folie et puis voilà on a lancé le crowdfunding et la personne qui nous a suivi et qui nous suit toujours sur Ulule, Lucie, nous a dit vous demander beaucoup d’argent parce que nous on avait fait nos calculs on avait dit bon 750 livres pour l’impression, il nous faut 15 000 € pour être sûr pour les impôts, pour machin et elle nous avait dit, « vous savez, c’est tout ou rien, c’est quand même beaucoup, vous êtes sûre ? » on avait dit bah de toute façon si on a pas ça on risque de se retrouver à devoir imprimer le livre sur nos fonds propres, on était vraiment complètement débutante de tout. Ça faisait un mois que j’avais une entreprise, c’était vraiment très insouciant, avec le recul on a vraiment lancé le truc comme ça quoi les illustrations étaient super moches parce que j’avais fait ça à l’arrache il n’y avait rien qui était dans le bon format, en cours de crowdfunding on a changé le nom de notre livre, donc tout était vraiment lâché comme ça. Et puis en fait on s’est rendu compte qu’on était extrêmement porté par les gens ; qu’il y avait plein de gens qui avait ressenti le même manque que nous, d’avoir un support pour pouvoir parler de ce sujet qui est un sujet pas facile pour lequel on a souvent nous-mêmes des tabous. On s’est retrouvé hyper portée en fait, on a reçu énormément de propositions de gens pour nous aider, pour nous relire pour regarder au niveau de la mise en page, si c’était bon, on a eu des propositions de gens dans pleins de métier en disant « moi je m’occupe de la communication de tel entreprise si vous voulez j’ai un petit fichier avec des influenceuses, je peux vous donner leurs coordonnées ». On a eu des tas de gens qui nous ont proposé, peut-être parce que ça se voyait que c’était tellement à l’arrache, mais que le projet était chouette et qu’on était convaincu de ce qu’on faisait, du coup voilà on a été super soutenu par plein de gens et voilà on avait prévu de vendre 750 livres, aux dernières nouvelles le tome un on n’en est à plus de 35 000 livres vendus. Donc rien à voir. 
  • Chloé : Il était temps que quelqu’un s’empare du sujet je pense, qu’il était très attendue et vous êtes arrivés et le public était déjà là avant même que vous créiez le projet.
  • Mathilde : Bah c’est ça en fait, fin voilà nous on était parti de notre expérience personnelle, de notre manque à nous, et en fait nous on est des personnes relativement lambda, on est toutes les deux maman, on est pas dans le milieu du livre mais finalement, avec le recul, y’a pas de raison que nous ce dont on avait besoin y’a pas d’autres personnes qui en ai besoin mais sur le coup on s’attendait pas du tout à ça et à ce retour. J’ai envie de dire que même aujourd’hui à chaque fois qui nous arrive un truc on est là « nan mais c’est incroyable », on n’en revient toujours pas.  Le premier tome est sorti en mai 2021, ça va faire bientôt un an et depuis c’est incroyable ce qu’on a appris, ce qu’on a découvert, les personnes qu’on a rencontrées, c’est vraiment une histoire de dingue, nous on ne redescend toujours pas de notre petit nuage. C’est complètement fou. Moi je dépose mes enfants au centre de loisirs et puis je monte dans la voiture le téléphone sonne je décroche sans regarder et là j’ai « Oui bonjour je suis l’assistante sur quotidien on voudrait parler de votre livre «. Alors j’étais là wow, mais là je me suis liquéfiée. J’étais là « ok, d’accord oui » parce que qu’on était pas du tout prête à ce genre de choses en fait tout a été un peu incroyable, un enchaînement de bonnes ondes, de circonstances, de gens qui nous ont soutenu, qui nous ont partagé. C’est fou parce que on parle souvent d’Instagram et y’a beaucoup de choses à redire beaucoup de mauvaises choses mais il y a aussi énormément de choses super, c’est-à-dire qu’un projet comme le nôtre sans Internet, n’aurais jamais vu le jour, il n’y avait aucune maison d’édition qui était prête à prendre ce risque. Depuis on a été recontacté par une maison d’édition notamment qui était super intéressée par le projet mais qui n’était quand même pas prête à prendre le risque puisqu’elle nous a demandé de rhabiller les enfants à l’intérieur du livre. On a dit c’est un petit peu compliqué de peut-être voir la couverture… donc parler d’intimité d’accord mais il ne faut surtout pas la montrer, on a dit non. Nous, tant pis on est parti dans notre truc et puis on s’est rendu compte que le fait d’être seules aux commandes ça permettait de faire le livre exactement comme tout le monde en avait rêvé c’est-à-dire autant dans le contenu que dans le dans le contenant, c’est-à-dire que on a pu imprimer en France ce qui est de plus en plus rare pour du livre… On a essayé d’être le plus en accord avec nos valeurs d’un bout à l’autre. Là on est sur le troisième crowdfunding, sur Ulule il y a souvent des contreparties en plus, on a pas mal cherché et Tiphaine avait très envie de faire un tote bag on en a quand même souvent beaucoup et puis on sait que c’est pas toujours très clean mais voilà là on a pu on a pu faire ça bien on vient de signer le devis, on fait faire en coton bio, fabriqué au Portugal avec des encres non toxiques, voilà on peut faire attention et faire les choses biens, maîtriser, aller regarder les petites lignes, on ne perd pas la main, on est nos propres chefs sur tout le truc et c’est génial. 
  • Adeline : En tout cas vous nous avez bien décrit votre belle histoire, et prouver que finalement il ne faut pas baisser les bras et déjà vous étiez deux donc vous êtes auto motivée et le fait de ne jamais baisser les bras ça vous a permis d’avancer, il a suffi d’une action finalement, vous sur Instagram, pour qu’après il y a tout qui parte et c’est magnifique. 
  • Mathilde :  Oui c’est sûr que c’est plus facile d’être à deux plutôt à trois parce qu’il y a Romain aussi qui a été un peu notre lecteur test, (…) on a beaucoup fait relire à notre entourage, on a complètement revu l’organisation du livre, puis c’est aussi lui qui m’a vachement soutenu, pour la partie administrative c’est plutôt moi mais pour tout ce qui est création, pour beaucoup de choses heureusement qu’il était là aussi. Donc oui c’est important d’être plusieurs je pense pour créer quelque chose, parce qu’il y a des fois où on y croit plus trop ou alors on se laisse un peu démotivé, c’est plus challengeant quand on est deux et puis ça permet de te remettre en question ce qu’on pense ou la façon dont on aurait fait les choses et puis on se dit « ah bah oui c’est vrai finalement c’est pas plus mal comme ça » c’est vraiment intéressant d’être deux. 
  • Adeline : Oui ou si on est seul, d’être soutenu et d’avoir des personnes qui puisse être là dans les moments où on doute un peu. 
  • Mathilde : Oui voilà, deux ce n’est pas forcément deux dans le projet, là par exemple Tiphaine elle est pas du tout dans l’entreprise, moi je sais que nos familles ont été partie prenante du projet, c’est-à-dire dès qu’il y avait des modifications on leur a renvoyé, sa sœur nous faisait des corrections orthographiques et ma tante est instit elle avait des retours, on a des amis qui sont psychologues et qui ont relus… En fait, le livre il a un milliard de version, à chaque fois on réécrivait. Si je retrouve les fichiers je pense qu’à la fin ça doit être la version 56 qu’on a imprimée. (…) Quand je dis c’est bien d’être à deux, c’est bien d’être à beaucoup, d’avoir des gens à qui on peut parler de ce qu’on fait et qui peuvent nous donner leur point de vue, alors c’est là où ça peut être compliqué, c’est qu’il faut prendre dans le point de vue de la personne à qui on a demandé ce qui nous semble pertinent et pas se laisser éparpiller parce que tout le monde a un point de vue différent il faut voir un peu où nous on va aller et des fois il y a des choses auxquelles on a pas du tout pensé, (…) et il faut arriver à être dans cet entre-deux de prendre les bonnes idées mais de garder un cap et c’est le plus difficile.

Les valeurs du petit illustré de l'intimité

  • Adeline : Justement avant vous parliez des valeurs, quelles sont les valeurs qui représentent vos deux entreprises ? 
  • Mathilde : Alors nous ce qu’on dit, de l’Atelier de la Belle Étoile, c’est qu’on fait des jouets et des livres engagés. Alors engagé dans le sens où on est très engagé sur du Made In France, c’est important pour nous car l’idée c’est qu’on a du savoir-faire ici pourquoi aller le faire ailleurs où on sait pas dans quelles conditions c’est fabriqué où on sait pas quels produits sont utilisés… En général on a pas envie de polluer à côté de chez soi parce que c’est là qu’on vit que nos enfants vivent… On est engagé sur du Made In France, nos livres sont imprimés en France, nos jouets sont fait chez nous dans l’atelier qui est sous notre maison, du coup on est aussi engagé donc sur tout ce qui est écologie, c’est à dire qu’on a fait le choix de prendre pour l’impression de nos livres c’est une scope qui est à Rennes, c’est une société coopérative, où que tous les employés participent à l’entreprise, aux décisions… C’est des gens qui sont adorables je pense que le livre n’aurait pas été le même si on n’avait pas choisi cette entreprise-là, ils nous ont énormément aiguillé, soutenu, aidé pour choisir le papier… Ils ont un label imprim’vert, ils font très attention à la gestion de leurs déchets, aux encres qu’ils utilisent, c’est vraiment une petite entreprise familiale. Pour nos jouets c’est pareil on utilise du bois PEFC et on fait hyper attention, on utilise des vernis qui sont français, qui sont non toxiques avec les normes jouets, pareil pour les peintures… On utilise vraiment les meilleurs produits possibles, on a tous sourcé au maximum, c’est à dire que tous nos produits de base, parce qu’on voit souvent en fait dans le monde de l’enfant ou dans le monde des marques « marque française » ou « designé en France » mais le reste c’est dégueulasse, c’est-à-dire que c’est une marque française mais par contre tout est fait au Bengladesh, c’est designé en France mais par contre les jouets sont fabriqués en Ukraine dans des conditions parfois déplorables… Nous on est une marque française, designé en France, fabriqué en France et tous nos produits de base sont européens c’est-à-dire que le bois il est soit français soit en périphérie France, mais pour l’instant on a réussi à avoir que du hêtre français, nos peintures sont allemandes, nos tendeurs, parce qu’on a des jouets qui fonctionnent avec un système de tendeur, viennent des Pays-Bas, le vernis est français, les perles viennent de France aussi du Jura… On a vraiment essayé de faire un cercle autour de notre entreprise le plus petit/serré possible. Là on est en train de réfléchir à trouver des peintures qui sont bretonnes, qui sont faites à base d’algues, on va faire des tests bientôt. On est vraiment dans l’idée d’essayer d’avoir le plus petit impact écologique, le meilleur impact social possible et d’avoir un impact politique positif, c’est-à-dire qu’on fait des jouets qui sont extrêmement durables : nous les premiers jouets qu’on a fait du coup ils ont huit ans, l’âge de notre fille, ils sont en parfait état, et on propose, si les jouets sont abimés, de les reprendre, de les réparer et de les renvoyer. L’idée c’est vraiment de faire quelque chose qui est durable mais aussi qui est très engagé dans l’impact que peuvent avoir les jouets dans l’éducation des filles… donc on a fait des jouets qui sont tous non genré, ils ont tous deux prénoms (un prénom de fille un prénom de garçon) donc c’est l’enfant qui choisit ce qu’il a envie, c’était très important aussi pour nous, mon compagnon adore la science-fiction, il a des filles, et à un moment donné il a entendu de la part de proches « ah c’est dommage toi qui aime tellement la science-fiction, deux filles, ça va pas être leur truc les robots, les vaisseaux… » Pourquoi ? Pas du tout ? C’est ça aussi notre engagement, c’est de s’engager pour l’égalité, pour l’inclusivité, de permettre de faire travailler des personnes en situation de handicap, à côté de chez nous, mais en y prenant part, c’est à dire que quand on travaille avec eux, moi j’y vais tous les jours ou tous les deux jours, je rencontre vraiment les personnes qui y travaillent, y’a une vraie complicité. Quand ils ont emballé les livres, ils se sont questionnés, qu’est-ce que c’est que ce truc, de quoi ça parle… donc c’était génial d’avoir ce dialogue avec elles. En fait on s’est dit que tant qu’à créer notre entreprise, il fallait qu’on arrive à faire en sorte qu’elle soit le plus en adéquation avec tout ce auquel on croit. 
  • Chloé : Donc engagé et impliqué. 
  • Mathilde : C’est ça, c’est l’idée. 

L'histoire du nom et du logo du petit illustré de l'intimité

  • Chloé : Pouvez-vous nous raconter justement l’histoire des noms de l’Atelier de la Belle Étoile et du Petit illustré de l’intimité. Vous nous avez déjà dit que le petit illustré avait évolué, son nom avait évolué, mais comment vous avez statué sur ce dernier nom et pourquoi l’Atelier de la Belle Étoile ? 
  • Mathilde : Alors l’Atelier de la Belle Étoile, déjà c’est facile, on habite Albertville et juste au-dessus de chez nous, il y a une montagne qui s’appelle La Belle Étoile, elle est vraiment juste au-dessus de chez nous, on voit La Belle Étoile, donc on est l’Atelier de la Belle Étoile. 
  • Chloé : Efficace ! 
  • Mathilde : Et puis on trouvait que c’était chouette, ça faisait rêvé, on était sous une bonne étoile. Pour Le petit illustré de l’intimité, alors tout de suite moi j’étais branché sur Le petit Illustré, je trouvais que c’était mignon un petit illustré, et l’idée c’était justement d’avoir un support pour parler, donc au début Le petit illustré du sexe féminin parce qu’on avait juste prévu de faire ça mais très vite on s’est rendu compte que sexe féminin ça bloquait un peu parce qu’on parlait d’autre chose, on parlait pas que de l’anatomie et en plus il y avait ce côté un peu c’est que féminin, alors qu’on voulait que ça soit accessible à tous les enfants, pas que aux personnes qui se considère comme des petites filles, y’a plein de choses, le mot sexe ça fait peur, parce que c’est un mot valise. Quand on dit on va faire un livre sur le sexe pour les enfants, il y a des gens qui nous ont regardé « mais vous êtes complètement tarées », parce que en fait on a aucun mot pour désigner l’organe reproductif soit plutôt garçon soit plutôt fille, on n’en a pas. Dans le sexe dit féminin, on a la vulve on a le vagin, l’utérus, mais il n’y a aucun mot pour désigner l’ensemble du sexe. Mais sexe c’est aussi la même chose pour dire, pénis, testicules… On a vraiment passé du temps à brainstormer et puis on s’est dit pour tout le monde c’est l’intimité. C’est ce qui regroupe tous les sujets dont on veut parler, et c’est non genré. Donc au début on avait prévu de faire que le tome 1, voilà tout bêtement parce qu’on a des filles et on fait le truc pour nous, puis on a reçu une tonne de message en disant, « oui mais moi j’ai des garçons et je ne sais pas non plus comment leur en parler ». Au début on a eu un petit moment de se dire « oui mais on est moins compétente quand même », Tiphaine est sage-femme, elle n’est pas urologue. Puis enfaite on sait quand même un petit peu comment ça fonctionne et puis on va se faire aider aussi, on a été aider par un urologue de l’hôpital de Niort où travaille Tiphaine, qui a relu aussi si on ne disait pas des bêtises. Le tome 3 sur les conceptions, la famille… on a déjà un petit peu parlé des conceptions dans les deux premiers tomes mais de façon très très très légère et moi j’ai eu mes deux filles par FIV parce que j’ai une endométriose et du coup je me disais ça n’existe pas non plus en fait un livre qui explique aux enfants comment ça s’est passé leur histoire, comment est-ce qu’on devient une famille, c’est quoi une famille, qu’est-ce que c’est de concevoir un enfant… ça existe pas vraiment de cette façon-là. Et du coup on était un peu frustré de pas avoir pu aller plus en profondeur dans les deux premiers tomes, donc le troisième tome va parler de tout ça, de la même façon, la partie purement scientifique anatomique : comment on conçoit un enfant, avec les chromosomes, deux cellules qui se rencontrent, comment ça se développe… mais aussi comment ça marche quand on est obligé de passer par la PMA, comment ça marche quand on est quand on doit adopter ou quand on veut adopter, qu’est-ce que c’est qu’une famille, est-ce qu’on a tous le même schéma familial, qu’est-ce que c’est que les droits de l’enfant…aussi toute la partie la, naissance, accouchement, ça on a pas montré dans les deux premiers tomes, comment est le bébé, comment est-ce qu’il sort, c’est quoi une césarienne, il y a énormément de choses. Puis c’est pareil c’est comme un fil en fait on commence par une idée et puis on tire et puis il y a plein d’idées qui arrivent, plein de choses où on se dit ba oui mais attend il faut parler de ça aussi, et si on parle des droits de l’enfant mais il faut se parler aussi de qu’est-ce qui se passe quand ils ne sont pas respectés. On a même été obligé de condenser parce que c’est hyper vaste. On a quasiment fini d’écrire le tome trois donc il devrait sortir fin mai, et on a un tome quatre de prévu parce que c’est toujours pareil on tire le fil et puis on se dit «  eh mais pour les plus grands j’ai tellement envie de dire des choses aussi », quand on arrive dans la puberté, parce que là on parle de consentement mais vraiment de façon très soft mais en fait une fois qu’on arrive un peu dans un âge où on commence à avoir des relations intimes avec quelqu’un, comment ça se passe, qu’est-ce que ça veut dire, est-ce qu’il y a des choses qui sont obligés… On a vraiment envie de parler de plein plein de choses et on a d’ailleurs commencé déjà, dès qu’on a une idée on l’a met, on a déjà une belle trame de ce qu’on a envie de faire dans ce livre-là, pour parler voilà de sexualité, de contraception, de rapport au corps, de rapport à une sexualité… on a plein plein plein d’idées. On a même peut-être une idée pour un tome 5 ! 
  • Adeline : On ne s’arrête plus ! 
  • Mathilde : Par contre après on s’arrêtera je pense ! Mais c’est toujours pareil, le tome 5 ce qu’on réfléchit c’est de faire un pour les tous petits, on sait que y’a des gens qui le montrent à des petits, mais vraiment adapter à des tous petits, dès trois ans avec les savoirs de base à avoir quand on est petit donc comment est-ce qu’on fait, les différences, les similarités et puis le consentement… Finalement la version le tout petit illustré !
  • Chloé : ça c’est une bonne idée ! Parce que j’ai une petite et c’est hyper frustrant de se dire qu’elle est un peu trop petite et qu’on ne peut pas encore lui montrer. 
  • Mathilde :  Voilà ! Après on s’arrêtera quand même parce que on a quand même sorti deux livres en un an, on a fini l’année un peu rincé quand même ! Et donc là on va essayer d’espacer un peu plus, et puis j’ai d’autres projets de livres aussi. 
  • Adeline : Mais ce qui est intéressant c’est vraiment que vous vous mettez à la place de vos lecteurs, vous posez les questions, quand vous parliez du premier tome ça me faisait penser à la période « pourquoi » des enfants qui veulent toujours en savoir plus, creuser… Vous vous mettez vraiment à la place de vos lecteurs et se dire bah à tel période de la vie ils se posent telle question, plus tard quand ils sont ados ils se posent telle question. Le besoin est vraiment là. 
  • Mathilde : Oui et puis nos enfants à nous, elles grandissent, moi ma fille elle va avoir huit ans demain, et du coup ben je vois qu’elle change, Tiphaine c’est pareil et du coup on se dit bah quand elle va arriver dans l’âge où potentiellement elle risque d’être confrontée à ses premières images pornographiques parce qu’on dit que c’est 11 ans quand même en moyenne en France les premières images, on veut qu’elle soit prête, on veut qu’elle sache que ce n’est pas la réalité, on veut les préparer à devenir des adultes qui vont bien se connaître, qui vont être bien dans leur corps, qui du coup pourrons avoir une vie sexuelle et affective épanouie et tout ça, ça passe par l’éducation. D’ailleurs c’est nous on parle d’éducation à la vie affective et sexuelle, et c’est très lié en fait dans nos sociétés c’est très lié. Donc c’est important d’être éduqué à ça parce que normalement il y a trois séances obligatoires par an à partir de la maternelle à l’école, on sait que ce n’est pas fait. C’est fait parfois, c’est très rare et malheureusement beaucoup de professeurs ne sont pas formés et ils ont peur, à juste titre d’ailleurs, d’avoir des retours de parents qui ne seront pas contents donc c’est important aussi de changer le regard là-dessus. Nous c’est c’était un de nos challenges d’arriver à faire changer les mentalités en douceur, en faisant des choses qui sont douces c’est-à-dire que nos livres ils sont positifs, joyeux pas des livres donneurs de leçons.

L'identité du petit illustré de l'intimité

  • Adeline : Ça se voit ! Comment avez-vous développé du coup votre identité par rapport au thème abordé et au public visé et pour créer vos illustrations qu’est-ce qui vous inspire ?
  • Mathilde : Pour nous dans la marque, dans l’Atelier de la Belle Étoile, tout le monde est à l’Atelier de la Belle Étoile, mais il y a vraiment les jouets d’un côté qui sont une marque et les Petits Illustrés, qui sont de l’autre côté, qui sont aussi une marque. Et donc pour les Petits Illustrés, j’avais plusieurs choses, j’avais envie que ce soit très coloré ; l’avantage de chercher des livres d’abord et de voir que ce qu’on veut n’existe pas, c’est qu’on a vu plein de livres qui parle plus ou moins limité des livres type « zizi-zezette » « le zizi sexuel » ou le livre de Michel Cymes « Quand ça va, quand ça va pas », c’est de voir en fait tout ce qu’on a pas envie de faire du coup moi j’avais pas envie de faire des bonhommes cartoons c’est quelque chose qui m’avait un peu gêné dans celui de Michel Cymes, c’est des bonhommes qui ont une très grosses têtes et un tout petit corps, ducoup les dessins anatomiques qui sont dedans, forcément ils sont pas justes, parce que on a pas les poumons deux fois plus petits que notre cerveau et c’était important pour moi c’était la première chose et que du coup qu’on puisse se reconnaître dedans, quand on est un enfant, qu’on puisse se reconnaître soi, qu’on puisse reconnaître son voisin, sa copine et qu’on puisse avoir toutes sortes de corps, toutes sortes de couleur de peau, de coupe de cheveux. C’est aussi arrivé avec des questionnements de ma fille qui disait « ben moi je suis une fille parce que j’ai des cheveux longs », « ah ba non, regarde maman elle a des cheveux courts et c’est une fille » donc ce n’est pas un marqueur « ben oui mais les garçons ils ne peuvent pas avoir les cheveux longs » « bah si regarde tonton, il a les cheveux longs » « oui mais lui ce n’est pas pareil » « ah bon pourquoi » … elle avait plein de questions comme ça. Donc je me suis dit c’est important aussi de les voir parce que c’est vrai que la plupart des bouquins qu’on achète pour enfants, il y a des personnes qui sont très stéréotypés il y a des petites filles elles ont des grosses têtes avec des couettes et les petits garçons ils ont forcément les cheveux courts et ils sont forcément en pantalon et les filles sont forcément en jupe pour bien voir que c’est des filles. Et moi je me suis dit c’est vraiment dommage ça parce que du coup les enfants ils apprennent par observation et conclusion donc si ils observent dans leur entourage et dans tout ce qu’il voit, que les filles elles ont les cheveux longs, elles sont en rose et elles ont des jupes et machin, bah même si elles se sentent pas à l’aise dans ce stéréotype-là, elles vont se sentir obligé de se l’appliquer parce qu’on leur a dit qu’elles sont une fille parce qu’à priori elles ont un sexe de fille donc elles vont être obligé de tout s’appliquer à elle-même. Moi c’était important et, Tiphaine aussi, d’être inclusive là-dessus, d’avoir plein de formats, de personnes différentes parce que moi dans la rue en fait tout le monde est différent et c’est dommage d’avoir qu’une seule représentation. 
  • Chloé : C’est chouette, parce que du coup vous avez vraiment travaillé le fond mais la forme qui a autant d’importance, ça appuie encore plus le message. 
  • Mathilde : Et y’a des choses qui sont vraiment des impensés. Par exemple, au départ, quand on a commencé à faire les coupes anatomiques, j’avais mis que des peaux clairs, il y avait des dessins de plein d’enfants différents mais toutes les peaux étaient claires, parce que du coup j’avais fait qu’un seul dessin de fond et après j’avais juste changé des organes et on a eu un retour d’une dame, d’une personne, qui nous a dit « mais encore une fois c’est que des peaux clairs et dans tous les manuels scolaires, j’ai vérifié, c’est que des peaux clairs, c’est toujours un fond beige » et je me suis dit bah en fait j’ai même pas pensé mais oui c’est vrai c’est complètement con et pourquoi ? En plus, clairement quand on fait une coupe anatomique on ne voit pas la peau en plus, ça devrait être tout rouge, mais on le fait pour une question de lisibilité sauf que du coup c’est pas du tout inclusif, donc là on s’est dit bah oui elle a raison, on va changer les couleurs aussi, varier là-dessus. C’est des fois des questionnements qui sont venus au fur et à mesure et après j’avais envie de quelque chose qui soit anatomique mais qui ne soit pas trop froid. Voilà moi je n’avais pas envie que notre livre il ressemble à un manuel de SVT et du coup en mettant de la texture en travaillant les couleurs, en mettant des petites fleurs des petites feuilles, il y avait un côté toujours un peu organique mais un peu plus joyeux un peu plus printanier entre guillemets, puis du coup voilà c’est un peu comme ça que les choses sont arrivées, c’était des choix successifs.
  • Chloé : Ça devient un bel objet, qu’on a plaisir à lire, ça devient un bon moment et forcément ça passe par le beau aussi. 
  • Mathilde : Oui et puis en fait on a fait des tests et puis avoir une texture sur tout le papier ça le rendait plus doux, plus chaleureux par exemple, que d’avoir un papier blanc, y’a quasiment aucun endroit dans le livre où on voit le papier blanc c’est toujours légèrement rosé donc ça donne vraiment une douceur. Il y a eu tout un travail là-dessus aussi et puis après ben les couleurs, j’ai des petites fixations sur les bleus verts donc ça se retrouve un petit peu dans le livre.
  • Chloé : Ça ré-appuie sur le côté non genré et encore plus inclusif. 
  • Mathilde : Aussi ! Ça faisait partie des choix d’ailleurs. Les couleurs de L’Atelier de la Belle Étoile côté jouets, on a aussi fait une recherche de couleur qui sont plutôt non genrés, on a beaucoup de bleu, de vert, de turquoise. 
  • Chloé : Tout le monde s’y retrouve !
  • Mathilde : Ouais, pour que tout le monde s’y retrouve. D’ailleurs, c’est assez rigolo parce que les enfants ne font pas forcément les choix qu’on attendrait d’eux par un prisme de stéréotypes, donc c’est super.
  • Chloé : Historiquement le rose finalement c’était pour les garçons avant. 
  • Mathilde : Bah oui c’est drôle, parce que le rouge c’était l’agressivité des hommes et donc du coup forcément si on met du blanc dedans bah c’était pour les plus petits hommes. Maintenant il y a un enfant dans la rue qui est habillé en rose si c’est un garçon il va prendre potentiellement des réflexions, même si je trouve que c’est entrain de changer, les mentalités évoluent doucement, mais ça évolue. 

Organisation de la communication pour Le petit illustré de l'intimité

  • Chloé : Comment vous vous organisez pour votre communication ? On a vu au début, que Instagram c’était un peu très spontané et une belle surprise, mais maintenant que vous avez un peu de recul, vous avez une organisation plus posée, des objectifs ? 
  • Mathilde : Non ! C’est toujours à l’arrache. Soit Tiphaine soit moi d’un coup on se réveille en se disant « oulala on a pas posté depuis pas mal de temps », c’est toujours soit l’une soit l’autre qui dit ah bah j’ai envie de parler de ça est-ce que tu peux me trouver une illustration qui correspond ou c’est moi qui d’un coup me dit ah j’ai envie de parler de ça, j’ai envie de faire un texte sur l’inclusivité, sur machin, hop je me mets à écrire et puis je trouve une illustration. Il n’y a rien de très organisé, posé, écrit, ça va un peu à l’encontre de tout ce qu’on dit mais on a une visée à long terme, mais pour chaque post il n’y a pas une organisation particulière, c’est un peu comme ça nous vient en fonction de ce qu’on vit, en fonction de ce dont on a parlé.
  • Chloé : C’est ce qui fait que ça fonctionne sans doute, c’est la spontanéité et la fraicheur, vous la rattrapez justement sur Instagram où on sent ce souffle peut-être moins organisé mais qui fait du bien. 
  • Mathilde : Ouais peut-être aussi, et puis visuellement il y a quand même un ensemble qui est cohérent et de plusieurs choses, où parle des fois de ce que nous on vit, les avancés des projets, où on en est… Mais on essaye de mettre du contenu, on essaye d’avoir des posts sur de la réflexion, sur des éléments qui vont au-delà de nos livres. 
  • Chloé : Vous essayez de jongler entre les deux quand même assez naturellement ?
  • Mathilde : Oui assez naturellement, c’est toujours pareil il y a des choses qu’on vit et il y a des choses du calendrier aussi qui fait que d’un coup on a envie de parler de ça. J’ai eu des fois des réflexions de mes élèves, qui ne savent pas du tout que j’ai écrit le livre parce que Baudy c’est le nom de mon compagnon et vu qu’on est pas marié je m’appelle pas vraiment comme ça, et du coup ils savent pas du tout que j’ai écrit ces livres-là, et pourtant ils ont eu des réflexions et je me suis dit olala il faut absolument que je fasse un post là-dessus, faut que j’écrire là-dessus, parce que ce qu’ils m’ont dit c’est tellement révélateur de ce qu’on essaye de faire avec ce livre. Il y a des choses qui arrivent qui font que on se dit bah tiens ça il faut qu’on en parle, ça il faut qu’on le mette… Si on a fait le livre c’est aussi parce qu’en discutant avec Tiphaine on se disait, elle dans son métier de sage-femme et moi à travers mon boulot de prof, j’étais prof en lycée professionnel, je suis relativement jeune et très souvent j’ai eu des questionnements d’élèves sur des questions de vie affective et de santé sexuelle, où j’ai toujours répondu, mais j’ai eu des perles, et elle aussi, donc on sait dit mais il y a une méconnaissance c’est incroyable, en faisant nos recherches on est tombé sur des études qui montraient qu’il y avait seulement 7% des femmes qui était capable de placer leur clitoris correctement sur un schéma par exemple, et ça c’est incroyable, donc ça montre qu’il y a une vrai méconnaissance, c’est une étude américaine qui montre que les personnes qui ont une bonne éducation à la vie affective et sexuelle, à leur anatomie, au consentement… ont beaucoup moins de chance de subir des violences sexuelles. Donc c’est vraiment important, on se dit des fois qu’il faudrait préserver les enfants, leur laisser leur ignorance pour qu’ils restent des « petits anges », mais enfaite on se rend compte que non, ne pas parler de quelque chose c’est ne pas lui donner corps ne pas le faire exister et comment on peut protéger quelque chose dont on n’a même pas conscience que ça existe ? C’est vraiment important de parler de tout ça. 
  • Chloé : Et puis l’un n’empêche pas l’autre. Ce n’est pas parce qu’ils apprennent des choses et qu’ils ont connaissance de qui ils sont qu’ils n’ont pas leur naïveté. 
  • Mathilde : C’est vraiment le seul organe du corps pour lequel ça fait ça. C’est-à-dire qu’on va apprendre aux enfants tous les noms des doigts de la main, ils savent ce que c’est qu’une phalange, ce que c’est qu’un auriculaire mais par contre toute leur vie on va leur dire « ça c’est une zezette » et c’est tout. Il n’y aura rien d’autre. Du coup, ils sentent bien quand même, ils ne sont pas idiots. Le reste on leur a tout expliqué comment ça marche, ce qui n’empêche pas qu’ils aient de la candeur, le fait de connaître le fonctionnement de son corps n’empêche pas d’être un enfant, mais sauf cet endroit-là donc c’est un peu curieux. Alors que ça fait partie du développement de l’enfant de se questionner. Un enfant il va bientôt apprendre à marcher, il découvre ses pieds, il va les toucher, il va les mettre à la bouche, c’est normal ça fait partie de son développement, il a besoin de savoir comment c’est fait et de sentir des sensations dessus pour pouvoir ensuite développer la marche. S’il commence à toucher son sexe, c’est aussi qu’il va commencer peut-être à avoir une réflexion autour de la propreté, autour de plein de choses et c’est totalement normal. Et il y a plein d’adultes qui disent « ah non touche pas c’est sale ! », bah non ce n’est pas sale ce n’est pas plus sale qu’un pied, c’est pas plus sale qu’une main, c’est important de parler de tout ça. 
  • Adeline : Finalement pour votre communication, vous avez votre ligne directrice, le fil que vous suivez au fur et à mesure et vous le suivez avec spontanéité et c’est ça qui fonctionne. 
  • Mathilde : Ouais je crois que c’est ça en fait on a quand même quelque part c’est comme si on avait un cadre, qu’on a posé dès le départ, alors le cadre graphique déjà, et puis de ce qu’on veut dire et puis on se fait plaisir de façon très instinctive à l’intérieur de ce cadre. C’est un peu ça. 
  • Adeline : Et vous vous éclatez ! 
  • Mathilde : Ouais on s’éclate et puis on apprend énormément. Moi je trouve que c’est ça qui est le plus chouette, c’est que tous les jours je me dis « ah bah maintenant je sais faire ça, je ne pensais pas » et on apprend plein de trucs c’est extrêmement stimulant.
  • Chloé : C’est peut-être ça la clé de la réussite ! 

Les secrets de réussite du petit illustré de l'intimité

  • Adeline : Justement en parlant de réussite, quel est le secret de votre réussite si vous avez quelque chose à nous dévoiler ? 
  • Mathilde : bah si je le savais, bah ça serait super parce que je pourrais refaire à chaque fois. Pour moi le secret c’est de faire quelque chose auquel on croit. C’est de pas se forcer ou faire quelque chose parce qu’en ce moment c’est comme ça que ça marche, parce qu’en ce moment c’est la mode de ça et que du coup on se met dans les côtes de quelque chose qui existe déjà, c’est de faire quelque chose qui nous plaît, avec lequel on est en accord et auquel on croit. Et je pense que si vraiment on n’y croit et qu’il n’y a pas une petite dissonance cognitive quelque part qui nous dit « ouais tu fais ça mais enfin bon t’es sûr que c’est vraiment utile ? ». On peut répondre à n’importe quelle attaque parce qu’on est sûre de ce qu’on fait, on est persuadé du bien-fondé de notre entreprise, de nos valeurs, de ce qu’on fait et on peut nous attaquer sur plein de choses, du coup c’est pas beaucoup arrivé, mais en fait on pourrait répondre sans problème parce que parce qu’on est persuadé que ce qu’on fait c’est important, mais même au niveau des jouets on est persuadé que ce qu’on fait c’est aussi important, c’est mettre une petite pierre à l’édifice et qu’il y a un impact positif donc c’est plus facile d’y croire et de travailler dessus quand on est convaincu de ce qu’on fait. 

Les prochains objectifs du petit illustré de l'intimité

  • Chloé : Exactement ! Vous l’avez déjà un petit peu dit mais quels sont vos prochains objectifs ? 
  • Mathilde : Alors notre objectif, ça va faire deux ans que l’entreprise existe là en avril, notre objectif c’est de pérenniser l’entreprise, d’abord, de faire en sorte qu’elle arrive à perdurer dans le temps , parce que le cap des deux ans ça peut être un peu casse gueule. D’arriver à faire tous les Petits Illustrés dont on rêve. Romain vient de signer chez un éditeur pour une BD en trois tomes, donc il a plus autant de temps à consacrer à la fabrication de nos jouets mais on a pas envie pour autant d’arrêter de faire des jouets engagés ou de les faire faire ailleurs ou par d’autres gens donc on est entrain de se former à une fraiseuse numérique, on est en plein dedans on fait des allers retours à Grenoble, et donc on apprend à fabriquer nos jouets avec un système qui est commandé numériquement, c’est un vrai gros challenge. Donc pérenniser les activités pour arriver à en vivre tous les deux le plus longtemps possible. Parce que c’est toujours ça le challenge, c’est d’arriver à vivre de ce qu’on fait. 
  • Chloé : Et de maîtriser encore plus tous les acteurs de l’entreprise. 
  • Mathilde : Ouais c’est exactement ça. 
  • Adeline : Dans cinq ans, vous vous voyez où ?
  • Mathilde : Ben j’espère exactement au même endroit, j’espère que je pourrai toujours être en disponibilité, que l’entreprise elle sera toujours viable, que on aura toute notre série de Petits lllustrés qui sera fini, que j’aurais commencé l’autre série auquel je pense mais dont je ne parle pas encore parce que c’est en réflexion etc. mais qui est encore un documentaire pour les enfants mais sur un autre sujet qui me tient vraiment à cœur que je ne ferais pas avec Tiphaine cette fois-ci mais avec une autre amie. On a plutôt le problème d’avoir pas assez de temps pour le nombre d’idées qu’on a. Mais j’espère qu’on aura fini d’aménager l’atelier pour pouvoir fabriquer nos jouets en série via notre fraiseuse numérique qu’on arrivera à aménager aussi sûrement des temps purement de travail et des temps purement en famille, c’est vrai que quand on est en couple et qu’on travaille dans la même entreprise, on a souvent tendance à faire déborder sur les soirées les week-ends et on a cette dernière année on a énormément travaillé et moi j’étais salarié jusqu’à septembre on a vraiment travaillé de 7h du matin à minuit le soir, puis sans pause, a tout le temps être en action. C’est d’arriver à tenir le coup aussi physiquement, psychologiquement en gardant des moments pour vivre aussi notre vie personnelle et pas que notre vie d’entrepreneur.
  • Chloé : On comprend pourquoi, alors on vous le souhaite. 

Les conseils du petit illustré de l'intimité

  • Chloé : Est-ce que vous avez quelques conseils et astuces pour des entrepreneurs qui se lancent ou qui veulent donner un nouveau souffle à leur projet ?
  • Mathilde : Alors j’en ai un, je fais partie depuis quelques semaines, d’un groupe d’entrepreneuses, de ne pas rester seul. Là moi par exemple je fais partie d’un groupe avec que des entrepreneuses femmes de ma région qui me permet d’échanger autour des questionnements que l’on peut avoir en tant que femme entrepreneur, je préfère dire entrepreneuse mais c’est un peu à double sens, donc ne pas rester seul, ne pas avoir peur de poser des questions, d’aller frapper aux portes, qu’est ce qui peut nous arriver à part se prendre un non ? Ça c’est la première chose et je conseillerais aussi parce que je viens de le voir justement dans le groupe dans lequel je fais partie, d’une personne qui s’est lancé dans un projet qui est très chouette mais dans lequel elle a pas forcément fait appel à un graphiste et on vit dans une société qui est extrêmement visuelle et quand le travail est pas fait par un professionnel ba ça se voit et des fois c’est dommage parce que le projet est chouette, l’objet est intéressant et ça pourrait marcher mais si l’emballage et si le visuel qui est associé avec n’est pas le bon, bah ça peut tout rater. C’est un vrai travail la communication et ça demande du temps et ça demande de l’investissement. C’est vrai que nous on a la chance d’être tous les deux dans le visuel, on n’est pas graphiste, mais on est tous les deux formés aux logiciels, on a tous les deux des bases quand même, on a fait tous les deux des arts appliqués et du coup c’est un vrai plus parce que ça nous coûte moins cher mais c’est important d’avoir un beau site Internet, c’est important d’avoir un beau logo, d’avoir des visuels qui tiennent la route. Les gens ne vont pas arriver à mettre des mots dessus quand il voit quelque chose et que ça ne leur plaît pas ils sont forcément capable de dire « ah mais c’est parce que ton logo il est pixélisé et du coup ça fait pas propre » ils vont dire juste « ça fait pas sérieux » mais en fait c’est pour ça que c’est pas sérieux, parce que ça a l’air d’être fait par la petite cousine qui dessinait un petit peu bien sûr un coin d’une table mais à l’échelle d’une entreprise ou d’une marque c’est pas assez. Ça vaut le coup de se tourner vers des professionnels du visuel. 
  • Chloé : C’est vrai, c’est ce qu’on retient : l’image. C’est triste mais l’image est essentielle, on ne peut pas intéresser les gens si on n’a pas capté leur attention enfaite.
  • Mathilde : Bah c’est la première chose qu’on voit en fait. Moi ce que je disais toujours à mes élèves, une fois j’avais des élèves en hôtellerie entre autres, avant de choisir un restaurant, on regarde la devanture, on ne sait pas ce qu’on a mangé, on ne sait pas ce qui est dans l’assiette, c’est peut-être excellent, mais si vous n’avez pas réussi à vendre que c’est excellent à travers votre image, à travers votre logo à travers votre carte, bah c’est raté en fait. 
  • Chloé : C’est un beau mot de la fin pour conclure ce bel échange en tout cas. 
  • Mathilde : Avec plaisir. 

Le mot de la fin

  • Adeline : Est-ce que vous avez quelque chose à ajouter ?
  • Mathilde : Non, ça va. 
  • Adeline : Parfait, on vous remercie pour le temps consacré et tout ce que vous avez partagé avec nous et ceux qui vont nous écouter. 
  • Chloé : Comme quoi il y a encore des beaux projets qui naissent. Les porteurs de projets ne savent même pas comment, d’un coup il a eu le déclic et ça a fonctionné et c’est chouette. Le travail et le projet font énormément mais il y a aussi des moments, des timings, des rencontres, qui boostent, et ça il ne faut pas l’oublier non plus. 
  • Mathilde : C’est tout à fait ça.
  • Chloé : En tout cas merci beaucoup pour ce bel échange, on espère que beaucoup de monde pourront l’écouter et que ça apportera beaucoup en tout cas.
  • Mathilde : Eh bah j’espère aussi, merci !
  • Chloé : Merci à vous et à très bientôt !