Podcast épisode 3 : Ecob X Im'plante ta marque

Retranscription du podcast

L'histoire d'Ecob

Bonjour à tous ! Bienvenue dans notre nouveau podcast d’Im’plante ta marque ! Chaque mois, nous vous présenterons une marque inspirante qui nous partage son parcours et nous livrera ses astuces qui lui ont permis d’en arriver là. 

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Nous avons l’honneur aujourd’hui d’accueillir Étienne, créateur la marque Ecob. Suite au podcast aller faire un tour sur son site ou compte Instagram, nous avons mis les liens dans les notes. 

Voici une présentation rapide d’Ecob. Ecob, c’est l’histoire de deux frères, Étienne et Valentin, qui ont unis leurs savoir-faire pour fabriquer une gourde, suite à leur constat que la France est le 5ème consommateur mondial de bouteilles en plastique. Mais ce n’est pas n’importe quelle gourde, c’est une gourde durable, faites à partir de matériaux recyclés et saines pour l’homme. Leur souhait est de permettre à un maximum de personne d’adopter un geste écoresponsable au quotidien. 

Nous vous invitons à écouter ce podcast jusqu’au bout car vous retrouverez de nombreuses astuces pour tous les entrepreneurs. Pour nous contacter, rendez-vous sur le site d’Im’plante ta marque ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux. 

  • Adeline et Chloé : Bonjour ! 
  • Etienne : Bonjour ! 
  • Adeline : Bienvenue !
  • Etienne : Merci beaucoup. 
  • Adeline : Enchanté. Étienne pouvez-vous nous parler un petit peu de vous, nous raconter qu’elle est votre entreprise, l’histoire de l’entreprise et de votre parcours à vous. 
  • Etienne : Alors, pour commencer je vais parler un peu de moi. Je sors d’une famille d’entrepreneur. Depuis tout petit, c’était quelque chose d’assez logique. Je me souviens qu’en 6ème, je savais déjà que je voulais faire une école de commerce, , j’étais déjà assez conditionnée pour. J’ai réalisé tout ça, j’ai fait un bac, une école de commerce, assez classique, où j’ai plus profité de la vie qu’appris des choses. Et en sortant de cette école j’avais une dernière année à New York, où j’ai profité des États-Unis, et à ce moment-là avant d’y aller j’avais vraiment la volonté de gagner plein d’argent, de travailler dur mais surtout de monter un gros business, j’avais que ça en tête, de monter un gros business, une grosse boîte qui cartonne… En partant là-bas, à New-York, j’ai eu un petit déclic sur le marketing, sur toutes ces choses-là, ou finalement je me suis posé la question « est-ce que égoïstement gagner plein d’argent sans apporter de solution concrète à notre société, ou est-ce que le challenge c’est pas plutôt de s’attaquer à des enjeux sociétaux, environnementaux et autres ? Pour gagner de l’argent effectivement, mais pour apporter une vraie réponse ». J’ai vécu pendant mes études ce grand dilemme, d’une volonté purement capitaliste à si dire bah la mission est peut-être un peu plus globale, peut-être que je serais un petit peu plus heureux en essayant d’apporter une solution aux gens. A la sortie de mes études, j’ai cherché du travail, mais j’ai cherché dans un domaine qui pourrait me plaire, qui pourrait répondre à tous ces enjeux. J’ai travaillé dans une grande entreprise où je développais des logements adaptés pour les personnes âgées. C’est-à-dire qu’on créait des lieux de vie pour que les personnes vieillissantes puissent rester le plus longtemps possible chez elles, avec tous les services qui vont autour, qu’on peut rattacher donc les infirmières, la pharmacie… On créait vraiment un écosystème avec la ville, avec les fonds d’investissement, avec les bailleurs sociaux pour permettre aux personnes de vieillir le plus longtemps possible chez elles. Je trouvais ce projet génial sur le papier c’était hyper intéressant, ça remplissait toutes les cases de ce que je souhaitais, sauf que, il s’avère qu’on travaillait avec beaucoup de politiques, beaucoup de fonds d’investissements, et cela rendait les choses très compliquées, parce qu’on parlait de plein de belles choses, plein de beaux projets, mais que il s’agissait de les concrétiser, de tout mettre en place, ça prenait énormément de temps, c’était hyper compliqué, et on sentait que pour plusieurs de ces acteurs, la santé des gens et leurs places, n’était pas leur priorité, on était plus soit sur des électeurs soit sur la rentabilité. Donc au bout d’un an et demi, j’ai dit merci beaucoup pour toute cette expérience mais moi je m’en vais et un peu du jour au lendemain j’appelle mon petit frère Valentin, qui lui est designer, encore étudiant en école de design, je lui dit « Écoute moi j’ai besoin de concret là, vendre des projets, des trucs c’est plus possible, j’ai envie de fabriquer quelque chose, je sais pas encore quoi, j’avais une vague idée, aujourd’hui je trouve pas de gourdes qui me plaisent, vient on fabrique une gourde. » tout est parti d’un appel d’un matin et il m’a dit « ouais chaud » et on est parti d’une feuille complètement blanche, l’industrialisation d’un projet, j’y connaissais absolument rien, on s’est lancé, pour créer Ecob, la gourde recyclée, en verre recyclé et une housse en tissu de liège, qu’on a vraiment pensé de façon pratique et éco-responsable , on a voulu la faire la plus intelligemment possible, le plus logique possible. 
  • Chloé : Vous avez raison il n’y a jamais la gourde parfaite. La mienne elle vieillie mal elle est nulle ! 
  • Etienne : C’est de l’inox ? De l’alu ? 
  • Chloé : Ouais, c’est nul
  • Etienne : C’est mauvais pour la santé. Nous si on a créé une gourde en verre, le premier critère qu’on a pris c’est l’aspect santé. On sait dit, les personnes qui vont les utiliser c’est nos proches, ma copine, ma famille… Je ne veux pas être responsable d’un cancer dans 10 ans parce qu’on boit dans un truc en métal, avec des métaux lourds dedans, qui se décomposent et qui en plus de ça est très peu écoresponsable, il faut 3 ans d’utilisation pour arriver à compenser son empreinte carbone, une gourde en verre c’est deux mois. Très honnêtement, sans vouloir faire la promotion de ma gourde, le plaisir qu’on a à boire avec notre gourde, il n’a rien à voir avec les autres. On a étudié les goulots de bouteille de Badoit, pour que ça soit le plus agréable possible, au niveau de la taille… 

La jeunesse, frein ou motivation ?

  • Chloé : Vous êtes jeunes, ça a été un frein ou une motivation ? 
  • Etienne : J’ai souvent entendu, que ce soit mon père, ma tante, mon oncle, parler d’entreprenariat et de dire « aujourd’hui j’ai plus la force de lancer un nouveau projet ». Je ne comprenais pas comment on ne pouvait pas avoir la force. Maintenant que je suis dedans je comprends, je vois qu’il faut passer par tous ces échecs, ces complications, il faut quand même du moral et de l’énergie. Donc je pense qu’être jeune, ça nous a beaucoup aidé, que ça nous a offert énormément de naïveté, qui n’a pas payé tout de suite, mais qui nous a permis de rester dans notre ligne directrice. La jeunesse nous a fortement aidé, mais après l’expérience de nos ainés, nous a beaucoup aidé aussi. 
  • Chloé : Effectivement, il faut être jeune pour avoir la force de monter des beaux projets, quand on voit ce qui nous attend. 
  • Etienne : Surtout quand on ne part de rien. Aujourd’hui, quand j’y repense, je me dis le mieux si j’avais voulu monter une marque de gourde, c’est de travailler dans le milieu, si demain j’ai envie de faire des enceintes de musique, je vais aller travailler dans un magasin de musique et apprendre et gagner en expérience. Où là où c’était un peu compliqué peut être, et heureusement qu’on était jeune, c’est quand est parti d’une page blanche, on a du tout apprendre. 
  • Chloé : Oui mais vous avez parlé de naïveté et je pense que du coup cette naïveté-là, est un réel atout parce qu’on ne se rend pas compte des contraintes et justement c’est ce qui fait aussi bouger les codes. Heureusement que vous n’y connaissiez rien en gourde finalement. 

Les valeurs d'Ecob

  • Adeline : Dans votre parcours, vous nous avez bien dit que votre projet est parti de vos valeurs… Quelles sont les valeurs qui représentent actuellement Ecob ? 
  • Etienne : Nos valeurs elles sont assez simples, comme je le disais, il y a ce dilemme qui s’est posé devant moi ou soit je pouvais reprendre une des boîtes familiales ou soit je créais mon propre chemin. Je respecte beaucoup tout ce qui a été fait dans ma famille, mais ça va complètement à l’opposé de ce qu’on propose chez Ecob, c’est-à-dire qu’on est dans l’automobile, dans la moto, dans la grande distribution, on est dans des choses qui ne rentre pas dans les valeurs d’Ecob. Aujourd’hui nous on avait à cœur de trouver des solutions pour la société. On avait à cœur de proposer une vision de la vie plus logique, plus simple, moins marketing, moins mouton et c’est vraiment autour de ça qu’on a fédérer notre produit. Moi, je suis encore le plus ouvert, le plus simple avec qui vous pouvez discuter. Mais si vous prenez Valentin qui est sur Paris et qui ne peut pas être là aujourd’hui, lui il est très très tranché sur la façon dont il voit le monde et comment tout peut l’énerver autour du marketing et du bourrage de crâne, autour de la publicité, lui il veut revenir à des choses simples il se dit pourquoi on prend une bouteille qu’on va acheter tous les jours et jeter alors qu’on peut en avoir une qu’on remplit. Et tout ce qu’on va faire, tous les objets qu’on va créer, ils vont rester dans cette logique, vont restez simple et logique, au plus efficace, on ne veut pas perdre en praticité. Souvent le défi écologique passe par des efforts supplémentaires, on dit que nos excès de consommation permettent de pallier à un manque d’envie tout simplement. Nous on veut proposer des objets qui vont être aussi pratiques que ce que vous avez au quotidien mais qui sont juste plus intelligents, plus logiques et plus simples. Donc voilà c’est vraiment autour de ça nos valeurs. La cerise sur le gâteau, c’est éco responsable, on utilise des matériaux recyclés parce qu’il y a des matériaux à recycler, je ne vois pas pourquoi on n’en créerait si on peut utiliser des matériaux recyclés, c’est vraiment dans cette dynamique là qu’on veut s’inscrire. 
  • Adeline : Tout à fait et c’est important de rappeler qu’en communication et en marketing, on peut être tout d’abord simple, comme vous l’avez dit, c’est un choix et on peut aussi surtout être et écoresponsable. On peut faire une entreprise et le tourner autour de valeurs et aussi communiquer et essayer de vendre justement autour de cette valeur écoresponsable. 
  • Chloé : L’un n’empêche pas l’autre. On a toujours désigné la pub, le marketing comme la bête noire et en fait non pas forcément au contraire ça doit aider à promouvoir nos valeurs et les valeurs du projet.
  • Etienne : Tout dépend du marketing, de ce qu’on entend par marketing, aujourd’hui c’est impossible pour une entreprise de vendre un produit sans communiquer, ça ne tombe pas du ciel ! Il faut vivre avec son temps. Maintenant plus on va être honnête et transparent je pense, plus on va arriver à toucher des gens et à engager des gens. Nous un des aspects dont on est très fier sur la communication c’est qu’on a un compte Instagram qui parle de gourde, donc une gourde, et on a 4500 personnes, avec entre 150 et 400 likes par post pour une gourde. C’est-à-dire que on est arrivé à engager des gens sur un sujet qui moi-même, ne me passionne pas quoi. On se rend compte que c’est toute l’histoire qu’il y a derrière, notre vision, ce qu’on propose aux gens, la façon dont on voit le monde qui leur plaît, et qui leur donne envie d’interagir avec nous. 
  • Chloé : Vous ne vendez pas des gourdes, vous communiquer sur des valeurs qui rassemble !
  • Etienne : C’est exactement ça ! C’est très difficile, c’est-à-dire qu’aujourd’hui on parle beaucoup de valeurs, de missions, de toutes ces choses-là, et des fois on le travaille trop, on cherche trop, on brainstorme trop sur c’est quoi nos valeurs, faut bien les poser… Et elles sont beaucoup plus simples que ce qu’on pense, on cherche des fois des choses très compliquées, alors que nos valeurs c’est vraiment ce en quoi on croit et ça, ça ne sort que quand on est honnête, quand on est nous-mêmes. Si on veut créer des valeurs, c’est plus compliqué je trouve, ça prend moins bien !

L'histoire du nom et du logo d'Ecob

  • Chloé : Ça c’est sûr ! Comment vous est venue le nom Ecob, le logo et la charte, l’identité ? 
  • Etienne : Le nom je crois que c’est le premier qui est sorti, on avait testé pas mal de trucs, et comme Ecob c’était éco bouteille c’était assez simple, et au final c’est resté parce que ça sonnait bien et qu’on aimait bien ça. Le logo on l’a travaillé avec un pote graphiste, avec qui on est arrivé à quelque chose de très cool, ça a été très compliqué on va dire parce que c’était un pote donc forcément on veut travailler avec, mais lui était plus orienté sur le graphisme très visuel, sur limite de l’art avec des clients qui n’ont rien à voir avec des produits de consommation comme on a pu faire du coup on a eu du mal à trouver la bonne synergie donc il a fait le logo et après ça il a laissé le logo et j’ai recontacté une autre graphiste sur Strasbourg, Gabrielle Brun, qui a une marque de vêtements qui s’appelle « Coupable » que je porte juste là, et elle nous a fait toute la charte graphique donc on lui a donné l’univers, elle nous connaissait un peu donc on a pas mal discuté avec Valentin mon petit frère, elle a fait quelque chose d’assez pop, elle a vraiment compris l’ambiance et ce qu’on voulait dégager, et elle nous a fait un truc qui est génialissime. La charte graphique elle a créé plein d’éléments visuels qu’on peut retrouver sur le site, qu’on peut retrouver un peu partout, c’est ces taches orange, bleu et saumon, c’est tellement du bon boulot que les développeurs Web ils nous ont fait un site magnifique, c’est la charte qui est trop belle donc comme vous devez le savoir c’est des choses très importantes. Plus on arrive à comprendre l’identité, l’identité des gens, plus on arrive à faire quelque chose de précis.
  • Chloé : Ouais c’est exactement ça, au-delà du produit il faut connaître les fondateurs qui il y a derrière pour rentrer dans leur tête. 
  • Etienne : Nous on a été très chiant aussi, surtout avec le premier graphiste, avec notre pote, parce que c’était la première fois qu’on faisait ça. Donc c’est comme la première fois qu’on achète un appart’, une maison, on est hyper exigeant, on a peur de tout, on croit que chaque petit détail est très très important et au final on tue la créativité du graphiste, sans lui laisser la possibilité de s’exprimer. C’est pour ça qu’avec Gabrielle on lui a dit « écoute, fait, c’est toi la bosse on te laisse carte blanche ». 
  • Chloé : Et puis rien est figé en fait, chaque détail compte certes, mais on peut aussi se tromper et revenir en arrière et s’ajuster. 
  • Etienne : Exactement. 
  • Chloé : Il faut lâcher prise.
  • Etienne : mais ça c’est un grand sujet aussi. 
  • Chloé : On est des générations d’entrepreneurs, où le lâcher prise c’est un peu compliqué et dans nos vies professionnelles on le voit. Faut lâcher du lest.

Organisation de la communication pour Ecob

  • Adeline : Comme vous avez parlé de votre site Internet, qu’est-ce que vous faites d’autres comme actions de communication, et justement des actions pour rester en adéquation avec votre valeur écologie et comment vous vous organiser aussi pour votre communication ? 
  • Etienne : Alors, on a eu de la chance, on a commencé quand le premier confinement a été communiqué. Notre projet ça fait depuis 2019 qu’on est dessus donc on a mis à peu près un an de recherche et développement, pour trouver nos partenaires, de dessiner les moules, d’apprendre la couture pour faire les patrons des housses, donc il y a eu un vrai travail de préparation, puis le confinement est tombé, et on s’est retrouvé mon petit frère et moi à vivre d’abord chez mon père puis chez ma mère, mais à rester ensemble pendant deux mois, ce qui a été génialissime pour créer du contenu, pour communiquer, pour lancer une page Instagram. On a commencé par Instagram, moi Facebook ça faisait des années que j’y étais plus, plus de compte plus rien donc j’étais sur Insta. On a commencé par se présenter, on a autant teasé le produit que nos personnalités, sur des choses hyper simples, on voulait faire de la qualité mais on était mauvais à fond, on se filmait sur des interviews type konbini, où t’as le choix entre deux réponses et t’en choisis une, et ça a super plu aux gens. On avait pas encore de produit donc on brodait autour et c’est vraiment là qu’on a créé notre image, nos valeurs, et qu’on a fédérer des gens presque plus comme un influenceur, au final, que comme une marque, donc on a énormément travaillé sur Instagram, ça a plutôt bien pris et en parallèle, j’ai travaillé énormément sur LinkedIn, parce que à ce moment l’opportunité de toucher du monde gratuitement en postant un article ou un commentaire était énorme et vu qu’on lançait en même temps notre campagne Ulule, on a fait notre page Instagram en avril et en juin on lançait notre Ulule donc le programme de précommande pour nos gourdes, sur LinkedIn on a pu faire des posts qui sont montés jusqu’à 7000 likes avec 400 commentaires. On a vraiment essayé d’utiliser tous les leviers possibles gratuits là où il y avait de l’attention facile à chercher pour communiquer et faire parler de nous donc c’était génial. C’est ce qui nous a permis de décoller. Après LinkedIn je l’ai un peu mis de côté parce que ça demandait tellement de boulot ; quand les commandes sont tombées, on a commencé à préparer les gourdes, la logistique… Il y a des sujets qu’on mettait de côté, Instagram on a vraiment continuer à travailler dessus. Deuxième phase, une fois qu’on avait fini nos précommandes et lancé officiellement le site Internet, en septembre octobre, là on a fait une campagne de presse avec l’agence 360° North qui a été extra parce qu’il n’y a rien de plus puissant que la presse pour passer un message, c’est une personne tierce qui vient parler de toi donc les gens ont beaucoup plus confiance. On a eu la chance de passer sur Europe 1, on a fait toutes les radios locales en Alsace, on a fait France3TV, on a fait BFM Business, on a fait plein de choses qui nous a donné une portée assez incroyable et beaucoup de crédibilité aux yeux de notre audience, des gens qui nous suivait. Tout d’un coup ça devenait vraiment concret, ce n’est plus juste deux frères qui s’amusent dans leur jardin à faire des vidéos et à faire les zouaves, ça se professionnalise et que ça ramène plein de monde. 

Les difficultés rencontrées par Ecob

  • Chloé : Donc ça c’est le côté cool qui marche, et les difficultés vous avez dû en rencontrer ?
  • Etienne : Alors les difficultés, il y a eu que ça quasiment. Pour vous donner un avis, on vend un peu moins de 400 gourdes en 3 semaines, ce qui est au final très bien mais pour moi c’était nul, c’est-à-dire que moi je veux en vendre 5000, j’étais déçu comme pas possible. Je pensais que l’entreprenariat c’était beaucoup beaucoup plus facile que ça. C’est-à-dire qu’on était tellement préparé et programmé à ça, je me suis dit « non mais ça va être trop simple, c’est trop simple » et en fait tu te rends compte que pas du tout ça demande beaucoup d’efforts, beaucoup de temps, il y a plein de paramètres que tu ne peux pas forcément gérer, il y a un moment où tu as un coup de chance, alors tout le monde dira la chance ça se provoque c’est clair, mais t’as un coup de chance c’est cool mais t’es un coup de malchance c’est pas cool. Donc on a eu beaucoup de soucis sur la production déjà parce que créer un produit de A à Z ce n’était rien de simple pour que tout fonctionne, on a eu des gourdes avant même de savoir si elles ne fuyaient pas, il y a plein de choses dans ce sens là où ça a été un peu compliqué, il a fallu batailler, travailler dur, je veux dire on a passé du temps à ne pas mettre les mousses sur les gourdes, à les envoyer, à vérifier les commandes à ne pas faire d’erreurs. Après les difficultés pour moi elles sont arrivées après le lancement, c’est-à-dire qu’on fait une année 2020 qui est super, Ulule plus la fin d’année avec Noël avec tous les proches etc. on a énormément vendu, puis 2021 a été une année très compliquée. Parce qu’économiquement la France a arrêté de consommer un peu, je veux dire ça c’était une chose, et deuxièmement le marché de la gourde commençait à se saturer parce que la gourde c’est l’étendard de la révolution écologique, toute personne qui a une conscience responsable ou qui souhaite améliorer sa consommation au quotidien en général passe par la gourde, parce que c’est quelque chose de très simple et de très pratique, donc au final on a vécu 3-4 années de folie sur le marché de la gourde, ça se vendait comme des petits pains, partout, on en trouvait dans des boulangeries, dans des épicerie en vrac, tous les magasins de déco, partout. Mais au bout d’un moment, il n’y a plus de clients, une gourde ce n’est pas fait pour être racheté tous les trois mois, donc cette année 2021 était compliquée, c’était vraiment la chute du marché. Bon bah nous on est encore tous petits, on a beau vendre nos gourdes on ne se paye pas parce que pour sortir 1200 € par mois pour 33 € la gourde il faut en vendre quand même beaucoup pour payer les charges etc. Quand on a fait nos articles de presse, on n’en a eu un par exemple dans 20 minutes qui a cartonné et qui a été relayée au niveau national etc. qui nous a apporté énormément de trafic et sur les commentaires de cet article on se faisait complètement descendre mon petit frère et moi, parce qu’ils nous disaient c’est une bouteille vous avez réinventé la gourde, ils se moquaient un peu de nous et ça ça a été des choses très compliquées à vivre pour moi parce que j’étais là « les gars je fais un truc juste pour que ça soit mieux pour tout le monde, ça te plaît,  ça te plait pas je comprends, il y a aucun soucis, t’en veux une, t’en veux pas », mais le jugement des gens et ça a été encore pire après quand on a fait la publicité sur Instagram et Facebook, tu tombes sur des gens très énervés est très frustrés, mais ça te fait du mal au quotidien de te faire descendre sur ton produit, de te faire descendre ta démarche… Ça met un coup au moral, ça te fait perdre énormément d’énergie et c’est ce dont on parlait avant parce que tu es touché et que toi tu as mis tout ton cœur là-dedans, donc ça ça a été très compliqué et avec la chute des ventes plus cette image qui ne collait pas, les commentaires sur Facebook, ça a été le plus compliqué à vivre, il y avait un moment où je me suis dit moi j’arrête tout, je ne suis pas là pour m’embêter non plus, ça ne décolle pas, ça ne décolle pas, et ce n’est pas grave, au final on a pas lâché et il y a plein de belles choses qui sont arrivées par la suite. 
  • Chloé : Et c’est les tests de l’entrepreneur de toute façon. 
  • Etienne : Ouais, tu n’as pas le choix et en fait c’est très frustrant parce que j’ai vu beaucoup de marques qui ont décollé d’un coup parce qu’il y a eu énormément de marques qui se sont créées à cette période-là, vraiment c’est incroyable, et j’en ai vu qui ont complètement cartonnées. Sauf que je ne voyais que la surface et que je n’avais pas vu tout ce que tout ce qui s’était passé avant, tout ce qui se passait dans le BackOffice et en fait tu te rends compte que bah certains par exemple, Zeta la marque de chaussures, elle a sorti un produit hyper intéressant, le discours hyper intéressant, elle est super cool, j’avais fait un podcast avec elle, elle est vraiment hyper sympa le produit il a explosé d’un coup, mais parce qu’il y avait tout ce qu’il fallait pour, j’en connais d’autres par exemple Le mini monde, je ne sais pas si ça vous dit quelque chose, ils font des super jouets que j’adore bah eux ils ont explosé mais au final si on s’intéresse à leur histoire, ils ont fait beaucoup de choses avant, ils ont eu d’autres échecs, ils ont eu d’autres apprentissages, et rien ne vient par hasard au final, il faut travailler, il faut le faire et ça peut être souvent difficile de se comparer quand on est dans l’entreprenariat, je remarque même que nos réussites personnelles, quand on les partage avec d’autres entrepreneurs, ça ne leur fait pas toujours plaisir, parce qu’on est toujours dans la comparaison, on ne souhaite pas de mal à personne mais quand quelqu’un a une bonne nouvelle et un truc cool, tu te dis « putain, bah moi pas » et ce n’est pas toujours facile. 
  • Chloé : Mais c’est vrai qu’il y a eu beaucoup beaucoup d’explosions de projets à ce moment-là, le confinement il a forcé les gens à se bouger… donc c’est vrai que c’est compliqué aussi par la suite, dans un deuxième temps, de continuer à se démarquer, il y a une partie cachée qu’on ne connait pas. Si ça se trouve il y a des gens ça faisait trois ans qu’ils étaient sur leur projet et d’être deux mois à la maison ça n’a pas laisser le choix, ou y’a des gens bah ils ont fait leur projet à ce moment-là, et ça a marché et ça a décollé d’un coup mais c’est vrai qu’on se compare et on ne se souhaite pas de malheur, on se dit exactement mais pourquoi moi ça ne marche pas quoi. 
  • Etienne : Voilà.

Les sources de motivation d'Ecob

  • Adeline : Mais justement pour arrêter dans cette comparaison de réussite ou de pas réussite moi ce que je pense qu’il est important c’est plus bah voilà quelles sont, par exemple pour vous, dans les moments de difficulté, moments un petit peu compliqué, qu’est-ce qui vous permet de garder le cap, qu’est-ce qui vous motive qu’est-ce qui vous inspire ? 
  • Etienne : Alors il y a plusieurs choses pour garder le cap, pour ne pas avoir lâché et pour ne juste pas sombrer dans une complète dépression, j’ai ma copine qui est un point d’appui à toute épreuve, avec qui je peux parler de tout ça, échanger, même si on est très seul quand on entreprend. À côté de ça j’ai quand même mon petit frère avec qui on a monté le projet, qui clairement me suis, mais qui va me permettre, si à un moment je dis bon on arrête, il dit ouais on arrête, et qui va assumer les responsabilités avec moi et qui va me soutenir, donc ça c’est super important. Après c’est dans le caractère quand même, c’est de la détermination, c’est de se dire j’arrête pas j’y crois, c’est hyper compliqué de juger la résilience(résistance ??), de se relever après avoir pris des baffes, mais en même temps ne pas trop insisté sur quelque chose qui ne marche pas parce que des fois en fait tu as beau avoir une bonne idée, le marché n’est pas forcément prêt, tu ne l’as pas forcément bien exécuter, tu n’es pas capable de communiquer avec d’autres personnes, il y a plein de raisons, donc il faut trouver le juste milieu. Et moi de mon expérience, j’ai beaucoup de chance, de ne pas être dans des contraintes financières trop importantes, parce qu’en fait ce qui est le plus angoissant et le plus dur, c’est de ne pas arriver à boucler tes fins de mois, c’est d’être dans une galère financière réelle, donc de se dire bah en fait je m’endette je sais pas où je vais, ça ne prend pas et ça c’est vraiment compliqué, donc là-dessus il faut, pour moi, avancer pas à pas, ne pas trop investir d’argent avant d’avoir testé et vu les preuves de son produit et de ne pas trop se prendre la tête en se disant qu’on est déjà arrivé au sommet qu’on est déjà une grande marque. Parce que très vite, on peut se dire qu’on est très tout en haut, très vite on peut se dire qu’on est tout en bas et faire le deuil ?? émotionnel c’est compliqué.
  • Chloé : Dans l’entreprenariat on devient vite bipolaire. On passe d’une extrême à l’autre tout le temps. On sait ce que c’est. 

Les prochains objectifs d'Ecob

  • Chloé : Et dans 5 ans, vous vous voyez où ? Parce que bon vous l’avez dit, le marché est saturé ect . Je pense que c’est quelque chose auquel vous avez pensé ?
  • Etienne : Aujourd’hui, on a eu sur l’année 2021, on a vendu à peu près 5000 gourdes, on a fait à peu près 100 000 € de chiffre d’affaires, mais on a eu énormément de demande d’entreprise. C’est-à-dire qu’à la base on ne voulait pas vendre aux entreprises, de toute façon notre produit était trop cher… et on a chiffré pour à peu près 500 000 € de devis pour les boites, le tout dont 400 000 € sur un mois, tellement on a eu de demande de petites, de grandes boites, on était pas du tout prêt, pas du tout structuré. Quand tu vends des gourdes par deux trois, et que d’un coup on t’en demande 500 – 1 000 – 5 000 – 10 000, changement d’échelle complet, les prix ne sont pas les mêmes, la relation avec le client n’est pas la même, le besoin auquel tu réponds n’est pas le même, donc on a eu énormément de mal à convertir tous ces devis parce que on était un peu perdu, parce qu’on ne savait pas exactement comment faire, on avait mal structuré. Mais ça montrait quand même un intérêt assez fou, parce que sur 500 000 € de devis fait, on n’a pas démarché un seul client. C’est-à-dire qu’on n’a pas décroché notre téléphone une seule fois et on a autant de demande et on a converti peut-être 50 000 €, c’est quand même 50 000 € qui rentre, c’est toujours très intéressant. On a travaillé par exemple avec la Banque postale, avec Asphalte la marque de vêtements, 1083 Jeans, Comme avant bio, là on est en discussion avec Yves rocher, il se passe plein de choses. Donc nous l’objectif c’est de développer vraiment un axe B2B, où on souhaite proposer des gourdes vraiment écoresponsables aux entreprises, vraiment durables, des cadeaux originaux, pour sortir du goodies, de l’accessoire qui ne sert à rien et permettre aux entreprises d’offrir quelque chose de vraiment cool, que les gens vont pouvoir utiliser, qui transmet des valeurs intéressantes, donc on est en train de structurer notre offre dans ce sens-là. On a eu à force de persévérance, il y a quelques mois, un grand groupe qui œuvre sur le marché français et européen, qui nous a contacté, qui fait aussi bien du cadeau d’affaire que plein d’autres choses, qui souhaitaient développer une gourde, mais qui aujourd’hui n’a pas la capacité de le faire aussi bien que nous et qui veulent utiliser notre gourde comme leurs produits à vendre, à développer. Pour la petite histoire, on était en communication avec le directeur général, qui nous avait appelé direct, on discute on discute et lui il me dit « bon voilà nous on veut un prix unique, on veut acheter votre gourde à un prix unique, que j’en prenne 10 ou 5000 je veux le même prix. Pour qu’à chaque fois moi je revends à mes clients, et que je puisse m’adapter ». Je dis bon ok, je lui prépare un prix unique, parce que bon c’est quand même compliqué, et je lui dis mais moi il me faut des quantités pour aller avec ce prix unique, parce que je ne peux pas te donner ça, c’est compliqué. Et je lui envoie ce mail, au moment où mon frère m’appelle et mon grand frère me dit qu’il vient d’être papa, que sa femme a accouché, trop bien, trop content, du coup moi je descends vers Wattwiller, dans le Haut-Rhin, pour aller fêter ça avec lui, et je mets tout mon téléphone sur off, je ne regarde pas les mails que j’ai reçu, on fait la fête. Et le lendemain matin, je me réveille, pas très frais et je prends mon téléphone et le premier truc que je vois c’est un mail de ce groupe. Et moi je m’attendais, le plus qu’on a vendu c’était 1 000 gourdes à un client, ce qui est énorme, et le mec me dit, pour la première année on en veut 100 000, et si ça marche on en prendra entre 500 000 et un million. Moi je me suis arrêté et je me dis mais là on parle de toute autre chose, là je vais vous faire un prix unique effectivement. 
  • Chloé : Là on réfléchit et on le calcule le prix unique ! 
  • Etienne : Il n’aura pas grand-chose à voir avec celui que je vous ai proposé. Mais hyper intéressant, hyper cool, pour l’instant rien est fait, c’est-à-dire qu’on a super bien avancé, ils ont les échantillons, on aura un énorme salon la semaine prochaine à Lyon pour les rencontrer, pour rencontrer tout le monde, j’emmène Valentin, on va voir toute leur équipe, présenter les locaux… Ils sont peut-être même intéressés pour entrer dans la boîte,au capital, fin il y a plein d’autres choses. Mets-nous en fait le développement qu’on a aujourd’hui pour Ecob, on veut arrêter de faire la vente, on ne veut plus s’intéresser à la vente en termes de B2B je parle, on veut que développer. Nous on est bon dans le on va comprendre un problème et on va trouver une solution, on est flexible, on va vite, on est jeune, on a encore l’énergie, toutes les nouveautés en tête, toutes les tendances et ce qu’on aimerait c’est vraiment se spécialiser dans un studio de design c’était l’objectif de base. Et proposer des produits, que ce soit pour ce genre d’entreprise qui veut du produit plutôt de grandes consommations, ou du très haute gamme où on va faire des petites pièces de façon artisanale. Là on est entrain de travailler sur des bijoux, mon petit frère il sait à peu près tout faire, il sait fabriquer un moule, il sait fondre l’argent, donc on va faire les bijoux à la main, on a envie de faire des lunettes, un vélo électrique, on a déjà tous les plans, les prototypes, un sac… On a envie de créer plein de choses, et toujours rester dans ces valeurs où on va ramener plus de logique, plus de simplicité, pas de chichi, des valeurs écoresponsables, parce que nous on ne veut pas créer quelque chose si ça n’apporte pas un plus, et si ça ne répond pas à un problème. On ne veut pas créer plus de déchets. 
  • Chloé : Donc ECob sera le nom du produit mais il y aura un nouveau nom de boîte ?
  • Etienne : Ouais. Alors le nom de la marque, Ecob c’est qu’une marque, le nom de l’entreprise s’appelle Manufacture d’artistes et de projets, depuis le début c’est le nom, ça existe depuis des années parce qu’on aime bien dessiner, et c’est un collectif où je regroupe on va dire une dizaine de profils différents, et je les aide à structurer leur offre commerciale par rapport à leur art. Parce qu’il y en a ils sont designers, tatoueurs, graffeurs, graphistes, dans la comm, écrivain… un mélange de plein d’état d’esprit, qu’on veut regrouper sous MA&P pour créer ensemble, développer et apporter cette nouvelle vision qu’on a du monde. Sans l’imposer au monde, mais juste en la posant là devant et en disant voilà ceux que ça intéresse, nous on fait ça et voilà. 
  • Chloé : Donc ma question ça n’aurait pas été dans 5 ans mais dans 10, 15, 20 ans en fait. Il y a de l’idée pour plusieurs années. 
  • Etienne : Ouais, là il y a de l’idée pour plusieurs années. Après sur Ecob même, là on est en train de travailler sur un nouveau projet, qui est l’aromatisation de l’eau, c’est-à-dire qu’aujourd’hui, comme je vous le disais le marché est saturé, si on veut attirer de nouvelles personnes à une consommation plus responsable, il faut leur donner une expérience plus importante. 
  • Chloé : Ouais c’est le mot : l’expérience ! 
  • Etienne : Et aujourd’hui, il y a deux acteurs principaux qui sont sur le marché qui s’appelle Air’up et Waterdrop, on s’est plus concentré sur Waterdrop que Air’up. On aimerait proposer une solution, déjà qu’on va co-construire avec une grande communauté, c’est-à-dire que là on est entrain de rédiger un questionnaire pour dessiner le besoin client, et une fois qu’on aura diffuser ce questionnaire à grande échelle, on va créer une communauté de 500 personnes avec qui on va vraiment co-construire le produit, à qui on va poser des questions, sur la forme que ça va prendre, sur l’utilité, d’où ça vient, les goûts, tout tout tout pour qu’on est un produit de market fit, c’est quand le produit correspond exactement au besoin du marché, qu’il soit idéal, et qu’on ait pas juste fait ça dans notre coin, qu’on ait pu échanger avec les gens, donc ça c’est hyper important, et à la différence de Waterdrop, on veut faire quelque chose de vraiment 100% naturel, qui soit hyper sain pour le corps et écoresponsable. On ne s’adressera pas à la même clientèle, on veut quelque chose de plus haut de gamme, on veut aller chercher des petits producteurs de plantes en montagne, qu’on va interviewer on va lui demander comment il fait, qu’il montre toute la passion qu’il met dedans ces extraits de plante qu’on peut retrouver dans l’eau pour l’aromatisation, je veux dire des choses très très qualitative, pour proposer tout ça à des gens qui sont intéressé par l’aspect santé… Donc on est entrain de le développer encore, on est en contact avec la ville, avec la DPI, avec plein de gens, c’est hyper excitant, c’est hyper cool, et en ce moment même on cherche un stagiaire pour s’occuper de ce projet, on veut offrir une expérience d’entrepreneuriat à un stagiaire qui est passionné par l’entrepreneuriat, qui n’a pas encore eu la chance de se lancer, et de lui dire ba écoute tu vas prendre ma place là, parce que moi j’ai d’autres choses à faire et de me concentrer sur d’autres sujets, on va l’accompagner à fond, mais ça va être ton projet, et tu vas devoir le développer et tu vas voir toutes les phases par lequel un entrepreneur passe, du client, de l’investisseur, par la banque, de l’industriel, du partenaire, tout, et tu vas pouvoir comprendre, ce que c’est d’entreprendre, et ça va te faire gagner en expérience, et si le produit marche comme on le souhaite, ça te fera une belle ligne sur le CV et pourquoi pas continuer à travailler ensemble ou le laisser partir pour qu’il ou elle entreprenne. 

Etre fidèle à soi-même...

  • Chloé : C’est chouette parce que les valeurs, on le disait au tout début, c’est des choses simples, il ne faut pas aller chercher midi à 14h etc., mais en fait elles sont présentes dès le début du processus de création parce qu’aller voir l’avis de 500 utilisateurs c’est bien pour faire un produit le plus juste possible. Donc c’est bien, les valeurs c’est hyper important, mais il ne faut pas se casser la tête, elles sont juste en nous, il faut juste les laisser sortir. 
  • Etienne : Et c’est des fois très compliqué, de comprendre qui on est, ce qu’on aime vraiment… Mais oui, plus on arrive à être nous-même et simple, mieux c’est. 
  • Chloé : Mais c’est compliqué parce qu’on veut bien faire, on veut emmener notre produit, notre service, notre projet loin, voir des problématiques financières, des enjeux… donc enfaite on se pourrit la tête avec plein de choses et on n’arrive pas à retenir l’essentiel. 
  • Etienne : Oui et je pense qu’on a un gros problème aujourd’hui autour des valeurs, c’est que des valeurs c’est hyper important pour vendre, mais des valeurs ça ne signifie pas vendre. C’est-à-dire que ça va permettre d’engager des gens, ça va permettre de créer une communauté, ça va permettre d’avoir beaucoup de monde qui nous suivent, mais en soi ça ne suffit pas pour vendre. Si le produit il ne répond pas à un vrai besoin, on a beau avoir de belles valeurs ça ne suffira pas. 
  • Adeline et Chloé : C’est clair, tout à fait. Il faut avoir un projet quand même construit et quelque chose de solide derrière. 
  • Etienne : Souvent aujourd’hui, surtout avec cette vague d’entrepreneuriat, beaucoup de marque de fringues par exemple qui portait de belles valeurs, c’est vraiment cool, mais en soi l’expérience client elle n’était pas assez abouti et du coup c’est super c’est des projets que tout le monde soutient mais derrière peu de gens achètent parce que c’est concurrentiel, parce qu’il y a énormément de monde, parce que le produit ne correspond pas exactement à un besoin du marché. C’est très compliqué parce que c’est des gens qui font les choses super bien, et nous les premiers on fait les choses super bien, mais ça ne convertit pas derrière et du coup ça peut être très très déstabilisant, très dur, mais on se dit « mais enfaite qu’est-ce qu’il faut faire, moi j’essaye de faire au mieux, et ça ne suffit pas ». Faut garder cette notion. On est quand même dans un monde de business, de capitaliste, il faut vraiment être sûr d’être en accord avec le fait de vendre, et qu’il faut vendre, il faut faire du marketing, il faut faire de la com’, il faut convertir les gens c’est-à-dire quand ils passent sur le site l’objectif c’est qu’ils achètent, si ce n’est pas l’objectif, il faut créer une asso, ou il faut faire autre chose, ce qui est tout à fait louable aussi je ne suis pas dans le jugement, mais si on veut faire du business, il faut faire du business. 
  • Adeline : Ouais c’est sur il y a le business, mais ce que je trouve intéressant dans tout ce que vous avez dit, le mot qui me sort tout de suite maintenant c’est le mot partage, vous donnez, vous partagez vos valeurs, on le voit autant dans les ressources humaines, dans la recherche de votre stagiaire, mais avec la co-création d’un produit, vous partagez en fait tout ce que vous avez envie de développer, vous partagez vos différentes valeurs et c’est ça en fait votre force.
  • Etienne : Bah ouais mais c’est parce que je ne sais rien faire (rire). Du coup je m’appuie sur les gens autour. Vous voyez j’étais très enthousiaste à l’idée de faire ce podcast, parce que j’adore échanger, j’adore parler avec les gens, et je pense que la crise du Covid m’a beaucoup affecté à ce niveau-là, parce que moi j’aime rencontrer des gens, j’aime sortir dans un bar le soir et discuter avec des gens, et quand j’entreprends, il y a qu’une chose qui me motive, c’est de faire émerger des idées et pour ça on ne crée rien, on ne fait qu’un assemblage de ce qu’on a croisé dans notre vie, on prend un peu par-là et puis par-là, et c’est la plus grande des richesses de pouvoir rencontrer des gens et échanger.
  • Chloé : Donc vous voyez ce n’est pas des simples gourdes ! 
  • Etienne : Nan, pour moi dans tous les cas ça ne sera jamais de simples gourdes, quand je vois des images sur Instagram je me dis que ce n’est quand même qu’une gourde. 
  • Adeline : Vous partagez, vous donnez et en fait en donnant on reçoit aussi. Il ne faut pas hésiter à donner de soi, montrer justement ses valeurs, pour recevoir et toucher une communauté, toucher une cible qui nous correspond et qui a envie de nous suivre. 

La parenthèse Im'plante ta marque

  • Etienne : Bien sûr ! Et vous de votre côté vous accompagner quel type d’entreprise ? 
  • Chloé : La plupart de leur problématique c’est, « on a une clientèle qui est déjà là depuis longtemps mais enfaite les gens ne savent pas ce qu’on fait ». Et c’est incroyable quand même parce qu’ils ont tous ce même problème. « Les gens ne savent pas ce qu’on fait ». « Ils nous appellent toujours pour la même chose alors qu’on fait 1000 autres choses ». Et du coup c’est vraiment les repositionner, et les faire connaître. Par exemple un chauffagiste ba il ne fait pas que un chauffage, il fait plein de choses derrière. Mais parce qu’enfaite la vie a évolué en trente ans et que maintenant un artisan c’est un artiste, il fait plein plein de choses et sans lui la maison ne tient pas toute seule, donc c’est vraiment les repositionner, et les détacher de cette image du petit artisan, enfaite maintenant on est au-delà de ça, il y a un savoir-faire qu’on veut mettre en lumière, je pense qu’eux aussi ils ont besoin de mettre en lumière une satisfaction un peu personnelle, de valorisation de leur métier. Parce qu’on est complètement là-dessus en tout cas moi mes clients, toi Adeline ce n’est pas ce n’est pas tout à fait les mêmes.
  • Adeline : C’est vrai que moi, au-delà des repreneurs d’entreprises, c’est plus les entreprises, bah voilà elles ont testé le marché, elles ont fait un, deux ans, trois ans, souvent trois ans c’est l’année on se pose des questions, elles ont envie de se développer, elles ont plein d’idées et plein de projets mais n’osent pas et là c’est vraiment le déclic, comment oser comment se structurer, beaucoup se disent je ne sais pas comment faire, beaucoup de remises en question alors que finalement derrière la stratégie est là. Rien que le mot stratégie fait peur, mais finalement la stratégie ils l’ont. Cela peut être autant profession libéral, métiers du bien-être que artisans, je travaille aussi beaucoup avec des artisans. J’aime bien le mot, on n’en a discuté récemment avec Chloé, mais le mot des entreprises engagées, engagées dans leur entreprise, engagées parce qu’elles ont envie d’avancer, mais aussi engagées pour l’avenir, pour nos enfants… Moi c’est surtout ce type d’entreprise que j’ai envie d’accompagner. 
  • Etienne : Après c’est très compliqué aujourd’hui, parce qu’on est dans une société qui nous responsabilise quand même un maximum, et on a très vite des excuses face aux échecs et aux choix, aux mauvais choix qu’on peut faire, alors qu’au final on est les seuls responsables de tout ce qui nous arrive. Comme je disais avant, bien sûr on peut avoir un coup de chance ou un coup de malchance, mais tout le monde s’en fout, je veux dire il vous arrive quelque chose de mal dans la vie tout le monde s’en fout, c’est votre problème et le jour où vous comprenez qu’il y a que vous qui est en capacité de le régler tout va aller beaucoup mieux, parce qu’on ne dépend pas des autres, on ne subit pas la vie mais on l’a prend en main, on y va ! Dois fois ça peut être super tristes, des fois on peut se dire bah ce n’est pas cool, ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas être empathique avec les gens du tout, mais à un moment, c’est votre problème et c’est à vous de le régler parce que sinon on le réglera pas. 
  • Chloé : C’est ça. Et ce qu’on essaye aussi de beaucoup répéter c’est que on n’est pas neurochirurgien, on a pas un métier qui va changer la face du monde mais on fait que de la com’ du coup c’est pas grave, donc faut le faire, c’est pas dramatique de se tromper de rebondir. 
  • Etienne : Complètement d’accord. Mais comme dit, il y a tellement de paramètres, moi je sais que la pression financière est le yo-yo émotionnel de l’entreprenariat vous le vivez aussi puisque j’imagine qu’il y a des moments avec les clients, quand ça ne se passe pas bien et que ça met trop de temps, on se dit quand même que l’on est en train de ne pas partir dans la bonne direction, mais ça fait partie du jeu, et après on revient sur les valeurs, on revient sur le cap sur où on veut aller, on y va, est ce qu’on a toujours envie d’y aller, oui – non et voilà. Il faut simplifier le tir. 
  • Chloé : Il faut trouver nos propres motivations, on est toutes les deux mamans et c’est vrai que des fois quand ça ne va pas et qu’on veut lâcher bah on se dit non en fait, parce que l’avenir il n’est pas que pour nous, j’ai trop t’engagé, un moment donné faut y aller. 
  • Etienne : Je suis assez d’accord. 
  • Adeline : Ouais et moi je me dis aussi que voilà quand on se lève le matin et qu’on se dit qu’on va faire ce qu’on aime, où on a nos valeurs qu’on peut mettre en avant etc. qu’on reste on reste alignés avec nous-mêmes et ben finalement même s’il se passe des merdes dans la journée et ben ce n’est pas grave, on fait quand même ce qu’on aime. Et ça c’est magique. 
  • Etienne : Clairement. 
  • Chloé : Le jour où on ne se lève pas avec ses motivations là, il faut se poser les bonnes questions. 
  • Adeline : C’est qu’on est plus aligné et qu’il faut justement remettre les choses bien en ordre. 
  • Etienne : C’est clair. Je pense qu’à ce moment-là tu t’arrêtes parce qu’être heureux de ce que tu fais et aimé ce que tu fais c’est essentiel. Quand ce n’est plus le cas que tu n’es plus capable de supporter toute la pression, tout ce qui va avec, c’est se faire vraiment du mal pour se faire du mal. 
  • Chloé : Exactement. Donc maintenant on a plus qu’a souhaité longue vie à tous vos projets. Et on se donne rendez-vous dans 10 ans et on fera le point. 
  • Etienne : Ouais carrément, c’était très cool en tout cas, merci pour tout, super échange. 
  • Adeline : Merci à vous.

Le mot de la fin

  • Chloé : Et s’il y a un message à faire passer vous recherchez quoi parce que bon, j’ai quand même l’oreille qui trainait et des investisseurs pour prendre la partie tout logistique et tout ça peut être cool ça.
  • Etienne : On a un peu de tout. En termes de logistique on travaille avec un pôle de travail en situation de handicap, depuis le début, parce que dans mon ancien métier j’étais déjà rentré en contact avec eux parce qu’on créait aussi des logements adaptés aux personnes en situation de handicap. Donc je connaissais bien ce milieu. Et ils proposent un rapport qualité prix qui est surréaliste, parce que l’objectif de ces établissements, ce n’est pas de rentabiliser financièrement, c’est faire monter en compétences un travailleur, eux ils cherchent des entreprises qui souhaitent prendre le temps de créer un projet, pour faire évoluer ces travailleurs, et ils sont super doués. Donc c’est hyper cool d’un point de vue personnel et financièrement c’est hyper intéressant aussi. Aujourd’hui nous on cherche vraiment un stagiaire, quelqu’un de motiver à endosser le rôle d’un entrepreneur, quelqu’un d’autonome, qui a envie de tester ça et qui peut se dire bah ce produit nous l’objectif c’est de chercher le marché national, partout, c’est de vraiment grossir sur l’aromatisation de l’eau. On a déjà les investisseurs qui nous suivent, on est déjà en contact avec les bonnes personnes, maintenant je veux prendre quelqu’un le mettre au milieu et lui dire on va voir ce que tu donnes. Après on va l’accompagner forcément, on va être derrière je ne peux pas lâcher comme ça mais j’ai envie qu’il puisse ressentir tout ce que c’est d’être entrepreneur parce qu’il va faire du super boulot et qu’on va faire du super boulot ensemble. 
  • Chloé : On essaye de trouver la perle rare alors. En tout cas, merci beaucoup et on reste en contact par la suite par mail. 
  • Adeline : C’était super chouette, merci pour l’échange. 
  • Etienne : Trop bien, à bientôt ! 

Merci de nous avoir écouter jusqu’ici, nous espérons que cela vous a plu et nous vous donnons rendez-vous très vite pour un prochain épisode.